Ismaël Omar Guelleh, 68 ans, brigue un quatrième mandat de cinq ans à la tête de Djibouti. Vendredi, quelque 187.000 électeurs sont appelés aux urnes dans 455 bureaux de vote. Ils devront choisir entre six candidats à la Présidence. Les résultats devraient être annoncés le soir même.
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"IOG", comme on le surnomme, arrivé au pouvoir en 1999, avait fait modifier la Constitution en 2010 pour faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats. Il aura en face cinq concurrents. Mohamed Daoud Chehem et Omar Elmi Khaireh, se disent chacun candidat unique de L'Union pour le salut national (USN) la principale coalition de l'opposition. Les trois autres candidats se présentent comme indépendants.
L'USN créée en janvier 2013 a échoué à s'accorder sur une candidature unique. Trois partis membres de cette coalition de 7 partis d'opposition dont le Mouvement pour le Renouveau Démocratique et le Développement ( MRD) de Daher Ahmed Farrah, son ex-porte-parole, ont par ailleurs décidé de boycotter l'élection.
C'est joué d'avance
Ces partis estiment qu'un des points clés de l'accord-cadre signé en décembre 2014 avec le gouvernement - la création d'une Commission électorale nationale indépendante (Céni) - n'a pas été respecté, ce que conteste le régime. Pour Daher Ahmed Farrah "c'est une mascarade électorale. Les conditions d'une élection libre et transparente ne sont pas remplies. Les résultats de ce pseudo-scrutin sont commus d'avance. Le vainqueur est connu d'avance: c'est monsieur Ismaël Omar Guelleh."
L'opposition n'a cessé de dénoncer les restrictions à la liberté de réunion et d'expression imposées par le pouvoir. En début de semaine, Omar Elmi Khaireh a affirmé avoir été empêché de tenir un meeting en province.
Dans le camp du parti au pouvoir, l'Union pour la Majorité Présidentielle,(UMP) une colaition de cinq partis rejette ces accusation. Pour Houmed Daoud représentant de l'UMP en France "l'USN participe au scrutin en même temps que trois candidats indépendants. C'est la preuve que la démocratie djiboutienne est en marche. C'est une grande première dans l'histoire politique de Djibouti. Il n'y a jamais eu autant de candidats, Tout le monde a droit à la parole. Le peuple de Djibouti est souverain, suffisamment mature également pour faire la part des choses".
Selon lui M. Guelleh est donc l'homme de la situation. Ces dernières années, Djibouti qui abrite une base militaire francaise, américaine et bientot chinoise, s'est lancé dans une politique de grands travaux (ports, chemins de fer, oléoducs, gazoducs...) destinés à en faire une plateforme régionale d'échanges commerciaux et de services.
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"Nous sommes dans une phase de développement accéléré de notre croissance, et le pays a besoin de lui pour garantir cette stabilité et compléter tout le travail de construction de l'économie commencé il y a dix ans", estime Mahamoud Ali Youssouf, le porte-parole du gouvernement.
Pour financer ces infrastructures, Djibouti, situé le long d'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, s'est largement tourné vers la Chine et peut compter sur le soutien tacite de la France et les Etats-Unis.
Avec AFP