L’ancien chef des armées guinéennes s'exprimait devant un tribunal militaire qui juge depuis le 24 décembre six anciens responsables militaires guinéens pour "désertion et violations de consignes" lors de l'attaque du domicile privé du président Alpha Condé le 19 juillet 2011.
"J'ai été giflé, battu, blessé et humilié par un officier de la garde présidentielle accompagné d'une dizaine de militaires", a déclaré le général Thiam parlant "des traitements inhumains et dégradants" subis lors de son arrestation le jour-même de l’attaque présumée contre la résidence de M. Condé.
A l’en croire, des gendarmes ont manifesté leur désapprobation et se sont interposés entre ses assaillants et lui.
Outre le général Thiam, l'ancien préfet de Dubréka, le lieutenant-colonel Mamadouba Bondabon Camara, figure parmi les prévenus qui avaient été arrêtés en juillet 2011 puis renvoyés devant ce tribunal militaire qui a dû être créé par la suite.
Selon le Code pénal, les déserteurs encourent de 3 mois à 2 ans de prison ferme alors que la violation des consignes est punie par 2 à 6 mois de prison ferme.
Les principaux responsables, le commandant Alpha Oumar Diallo - présenté comme le cerveau de l'attaque - ainsi que l'officier Jean Guilavogui ont déjà été condamnés en juillet 2013 à la réclusion à perpétuité, huit autres accusés écopant de 2 à 15 ans de prison.
Dix-sept des accusés, civils et militaires, ont été relaxés.
Amadou Oury Bah, un responsable du principal parti d'opposition, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), condamné à perpétuité par contumace pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", en rapport avec l'attaque de juillet 2011, a en décembre bénéficié d'une grâce présidentielle.
Le 19 juillet 2011, le domicile privé du président avait été attaqué de nuit par des inconnus, huit mois après l'élection de M. Condé. Le gouvernement avait annoncé qu'Alpha Condé et sa famille s'en étaient sortis "sains et saufs" mais qu'un membre de la garde présidentielle avait été tué.
M. Condé avait parlé d'une "tentative d'assassinat", mettant en cause Amadou Oury Bah ainsi qu'un ex-ministre et un homme d'affaires proches du général Konaté.
Avec AFP