Délibérations probables la semaine prochaine au procès Cosby

Bill Cosby au palais de justice du comté de Montgomery après l'ouverture de son procès à Norristown, en Pennsylvanie, le 17 juin 2017.

Les jurés chargés de décider si l'ex-légende de la télé américaine Bill Cosby est coupable d'agression sexuelle commenceront probablement à délibérer la semaine prochaine, soit beaucoup plus tôt que prévu, a indiqué jeudi le juge.

Désormais très isolé, l'ex-star du "Cosby Show" de 80 ans pourrait finir sa vie en prison en cas de condamnation lors de ce second procès.

Il est accusé d'agression sexuelle sur Andrea Constand, une ex-basketteuse aujourd'hui âgée de 45 ans, dont il aurait abusé à son domicile de Philadelphie en 2004.

Les jurés n'étaient pas arrivés à un verdict unanime lors du premier procès en juin 2017, provoquant son annulation.

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"Les dépositions dans cette affaire seront probablement terminées en début de semaine prochaine (...) Je vois clairement la fin pour la semaine prochaine", a indiqué jeudi le juge Steven O'Neill, après neuf jours d'audience alors que le procès était censé durer près d'un mois.

Les jurés ont eu jeudi une journée très technique, avec des témoignages de toxicologues concernant le type de médicaments administrés par l'acteur à Mme Constand.

Celle-ci affirme qu'il lui a donné trois pilules bleues qui lui ont fait perdre conscience, puis qu'elle est revenue à elle pour le trouver en train de lui imposer un rapport sexuel.

Selon Harry Milman, toxicologue cité par la défense, il ne pouvait s'agir de Quaalude --une drogue en vogue dans les années 1970-- car elle n'existait que sous forme de pilule blanche.

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L'expert a indiqué que les symptômes décrits n'étaient pas non plus compatibles avec le Benadryl, un antihistaminique dont M. Cosby dit avoir donné trois demi-doses à sa victime présumée.

Mais un autre toxicologue cité par l'accusation, Timothy Rohrig, a estimé que les symptômes étaient compatibles ces deux substances aux effets augmentés par l'alcool.

La défense a fait comparaître mercredi son témoin vedette: Marguerite Jackson, ex-collègue d'Andrea Constand à l'université Temple de Philadelphie.

Elle a affirmé que Mme Constand lui avait dit qu'elle était capable d'inventer des histoires contre des célébrités pour obtenir de l'argent, lors de déplacements où les deux femmes partageaient une chambre d'hôtel. Mais Andrea Constand assure n'avoir jamais partagé de chambre avec elle.

Bill Cosby affirme que le rapport sexuel était consenti. Ses avocats essaient de montrer que la basketteuse a inventé cette histoire par besoin d'argent.

Plus de 60 femmes ont accusé Bill Cosby d'abus sexuels au fil des années. Mais le dossier actuellement jugé est le seul dont les faits ne soient pas prescrits.

Avec AFP