Coup de filet à Bruxelles dans le milieu nigérian de la prostitution

Une prostituée attend au coin d’une rue à Nice, France, 21 novembre 2013.

La police fédérale belge a déclaré avoir arrêté cinq personnes lors d'une opération qui a permis de démanteler un important réseau forçant de jeunes Nigérianes à se prostituer à Bruxelles.

A l'issue d'une enquête de plusieurs mois qualifiée de "plus importante du genre", "les enquêteurs ont identifié une trentaine de jeunes filles" ayant travaillé dans les quartiers de la capitale où se concentre la prostitution, a précisé la police dans un communiqué.

Jeudi, des perquisitions simultanées ont été menées dans plusieurs endroits en Belgique, planques de suspects, lieux où les victimes étaient cachées et logées et dans une trentaine de maisons closes bruxelloises, a précisé la police fédérale.

Cinq suspects, dont un "suspect principal", ont été interpellés et déférés devant un juge d'instruction qui devra décider de leurs éventuels inculpations et placements en détention préventive, selon la même source.

L'enquête cible en particulier une proxénète nigériane connue pour les mauvais traitements réservés aux jeunes prostituées recrutées au Nigeria et qu'elle fait venir en Belgique en faisant appel à des trafiquants.

Selon la police belge, on leur fait miroiter un bel avenir en Europe avant de leur faire "subir une sinistre cérémonie vaudou au cours de laquelle elles jurent obéissance".

Elles sont ensuite transportées par des trafiquants nigérians jusqu'aux côtes libyennes lors d'un voyage de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, au cours duquel elles "subiraient des viols réguliers". Arrivées en Europe, elles sont "presque immédiatement" forcées à se prostituer.

"Dans le quartier bruxellois de la prostitution, des filles seraient contraintes de se prostituer pour rembourser une +dette+ de 45.000 euros", faute de quoi leurs proches restés au pays "feraient l'objet de menaces, extorsions, coups, enlèvement, voire assassinats", a expliqué la police belge.

Avec AFP