Quelque 20 500 migrants détenus à Sabratha

Des migrants ont été secourus au large des côtes libyennes par une opération menée par un ONG espagnole, le 3 février 2017.

Quelque 20.500 réfugiés et migrants sont retenus dans des centres de détention ou prisonniers de trafiquants à Sabratha, ville de l'ouest de la Libye devenue la plate-forme de départs des migrants vers l'Europe, a rapporté mardi l'ONU.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a indiqué que les autorités libyenne détenaient plus de 14.500 migrants et réfugiés qui étaient auparavant aux mains des trafiquants dans et autour de Sabratha.

Les migrants ont été retrouvés dans des fermes, des maisons et des entrepôts lorsqu'une force de sécurité loyale au gouvernement libyen d'union nationale a chassé une milice rivale de la ville début octobre.

Ils sont en cours de transfert vers des centres de détention où des organisations caritatives peuvent apporter leur assistance, a déclaré le porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d'un point de presse à Genève.

Les autorités estiment par ailleurs à quelque 6.000 le nombre de personnes encore détenues par des trafiquants, a-t-il précisé.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, Sabratha est devenue le principal point de départ de l'immigration clandestine, les passeurs y profitant du vide sécuritaire et d'une impunité totale.

Les employés du HCR au contact de ces migrants et réfugiés ont décrit "des souffrances et des abus d'une ampleur choquante".

"Parmi ceux qui ont souffert d'abus aux mains des trafiquants, il y a des femmes enceintes et des nouveaux-nés", a souligné M. Mahecic, ajoutant que des centaines de personnes ont été retrouvées sans vêtements, ni chaussures, et des centaines d'autres ont confié ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours.

Le HCR a également relevé la présence d'un "nombre inquiétant d'enfants non accompagnés et séparés, beaucoup âgés de mois de six ans", qui ont perdu leurs parents au cours du voyage vers la Libye ou des récents combats à Sabratha.

L'agence a réitéré son appel à une action urgente au niveau international pour répondre à la crise en Libye et à l'accueil d'un plus grand nombre de migrants.

Avec AFP