Le président de l'Assemblée nationale centrafricaine, Laurent Ngon Baba, juge l'embargo sur les armes en Centrafrique, décrété par l'ONU depuis 2013, nuisible à la défense de son pays.
Notant vendredi que les groupes armés en Centrafrique "ne cessent de s'approvisionner en armes et en munitions" malgré cet embargo "implacable", M. Ngon Baba en demandé la levée lors d'une séance à laquelle était conviés les diplomates étrangers.
"Confrontées aux conséquences de l'embargo, les forces armées centrafricaines ne peuvent convenablement remplir leur missions", a-t-il déclaré.
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Depuis 2013, l'ONU interdit à la Centrafrique de se procurer des armes et des munitions. Fin 2017, la Russie a obtenu une exemption et livré des armes à Bangui.
En novembre, la France a elle aussi annoncé une livraison d'armes, assurant le faire "dans le cadre strict des Nations unies, dans le cadre strict du comité des sanctions et dans une transparence totale".
La Chine a déposé une demande d'exemption au Conseil de sécurité de l'ONU, qui n'a pour l'heure pas abouti.
"Certains imposent des exigences à la fourniture des armes et munitions par quelques pays amis, notamment la Russie sur la deuxième livraison, et la République populaire de Chine", a critiqué vendredi M. Ngon Baba, faisant allusion aux demandes de précisions faites par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis au Conseil de sécurité lors des demandes russe et chinoise.
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"Vous êtes aux premières loges de cette dramatique situation, c'est pourquoi nous vous réservons la primeur de notre cri d'alarme", a expliqué M. Ngon Baba aux diplomates.
Depuis l'arrivée de Faustin-Archange Touadéra au pouvoir en 2016, les autorités centrafricaines n'ont cessé de demander la levée de cet embargo.
Lors de cette séance, le président de l'Assemblée a estimé que le "carnage" à Alindao survenu le 15 novembre avait fait "au moins une centaine" de morts. Il n'était pas possible vendredi de confirmer ce chiffre.
Des combats à Alindao, dans le centre de la RCA, entre des combattants antibalaka (antimachettes), défenseurs autoproclamés des communautés chrétiennes et animistes et des membres du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC), issu de l'ex-coalition musulmane Séléka, ont fait au moins une soixantaine de morts, selon les derniers bilans.