RDC : 17 morts, nouveau bilan du massacre ethnique de Miriki

Des combattants d’une ancienne milice de la zone de Lubero, dans l’est de la RDC. (Archives)

Dix-sept personnes dont une femme enceinte ont été enterrées vendredi à Miriki au lendemain du massacre à caractère ethnique qui semblait avoir visé la communauté Nande dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source administrative.

Le bilan de 15 morts donné jeudi soir s'est alourdi après le décès de 2 blessés, a indiqué à l'AFP Bokele Joy, administrateur du territoire de Lubero.

Le massacré attribué aux rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) a eu lieu à Miriki, localité du Nord-Kivu, à environ 110 km au nord de Goma, la capitale de cette province déchirée depuis plus de vingt ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers.

L'attaque semblait avoir ciblé les membres de l'ethnie Nande à laquelle appartenaient les victimes, parmi lesquelles les deux femmes et la fille aînée d'un mwami (chef coutumier).

Selon des sources locales, les chefs Nande du sud du territoire de Lubero, où se trouve Miriki, s'opposent depuis plusieurs mois au retour de déplacés Hutu congolais, accusant ceux-ci de vouloir "conquérir l'espace Nande".

"Dans la communauté Nande, on accuse la communauté Hutu congolaise d'être de connivence avec les FDLR", avait fait savoir un porte-parole de l'armée congolaise dans la région.

Selon M. Bokele, la tension observée la veille a baissé, parce qu'il a "sensibilisé la population à la cohabitation pacifique, de ne pas soupçonner telle ou telle ethnie".

M. Bokele a cependant indiqué que "la quasi totalité de la population a vidé la localité" de Miriki.

"Nous avons peur, les femmes, les enfants et les vieillards ont quitté le village", seuls les "jeunes hommes sont restés pour se défendre" en cas d'attaque, a déclaré à l'AFP Jules Kasereka, un habitant joint au téléphone à Miriki.

Jeudi, l'armée et la Mission de l'ONU en RDC, la Monusco, (déployée depuis 1999 et forte de près de 20.000 Casques bleus) étaient de nouveau accusées de passivité et de ne pas protéger correctement les civils contre des FDLR.

Les fondateurs et les plus anciens combattants de cette milice (accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994) sont présents dans l'Est congolais depuis plus de vingt ans. Ils sont accusés d'innombrables atrocités contre les populations congolaises.

Avec AFP