L’initiateur de la marche est président de l’assemblée locale et leader de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), parti membre du G7, le groupe de sept partis qui a fait défection de la majorité mi-septembre, dénonçant des manœuvres pour maintenir M. Kabila illégalement au pouvoir après 2016.
" Nous devons prouver à la face du monde que G7 est la solution du moment pour sauver la démocratie dans notre pays", affirme M. Kyungu wa Kumwanza.
Quelque 200 hommes en uniforme de la police armés de matraques, de boucliers, de kalachnikovs et pour certains de lance-roquettes avaient encerclé le lieu de la prière que fréquente cet homme qui compte parmi les plus influents de la politique dans le Katanga, la riche province minière du sud-est.
"Nous sommes un État de droit et je ne peux pas accepter d'être intimidé tout simplement parce que je prêche le respect de la Constitution", avait-il déclaré à la presse.
M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et orignaire du Katanga, ne peut briguer un troisième mandat, selon la Constitution. L'opposition et une partie de la majorité accusent son camp de vouloir le maintenir en poste, notamment en retardant la présidentielle prévue en novembre 2016.
Mardi, le gouverneur démissionnaire du Katanga, Moïse Katumbi, a emboité le pas du G7 en quittant le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir), estimant que "depuis maintenant un an, tout est mis en oeuvre pour ne pas respecter la Constitution".
"Bravo aux compatriotes qui, par leur démission, ont eu le courage de s'opposer à une dérive démocratique de plus en plus accentuée en RDC", a déclaré vendredi sur son compte Twitter le Dr Denis Mukwege, réputé pour son aide aux victimes de violences sexuelles dans l'Est, en proie à des conflits depuis 20 ans.
"Ce geste sans précèdent en RDC peut inaugurer une ère nouvelle tant attendue, où l'intérêt public passe avant l'intérêt privé", a proclamé le gynécologue, lauréat en octobre 2014 du "prix Sakharov pour la liberté de l'esprit" du Parlement européen, et une nouvelle fois nominé pour le Nobel de la paix, qui sera décerné le 9 octobre.
Début septembre, dénonçant une "volonté manifeste de nuire, de salir l'image" de l'armée, Kinshasa avait interdit "L'Homme qui répare les femmes", le documentaire du réalisateur belge Thierry Michel et de sa compatriote journaliste Colette Braeckman consacré au travail du Dr Mukwege.