Des dizaines d'opposants au président Joseph Kabila ont, pendant ce temps, manifesté devant le quartier général de la Monusco à Goma.
Mais la sécurité onusienne présente sur le lieu a empêché less membres de la coalition de partis de l’opposition ainsi que par les jeunes du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) qui tenaient à remettre à Nikki Haley leur memo, a constaté le correspondant de VOA Afrique
"17 ans de Kabila, 17 ans de misère et de chômage! Trop c'est trop!", pouvait-on lire sur des banderoles.
D'autres manifestants appelaient à la "Justice pour Zaida Catalan et Michael Sharp", deux experts onusiens, une Suédo-Chilienne et un Américain, tués en mars au Kasaï (centre) alors qu'ils enquêtaient sur les violences et sur des fosses communes dans cette région.
Kitchanga, destination de l'ambassadrice américaine, située à plus de 80 kilomètre à l’ouest de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans le territoire de Masisi, est la zone prioritaire du programme de stabilisation de la mission onusienne. Le région regorge de plusieurs camps de déplacés internes victimes des conflits interethniques et des violences entre groupes armés.
Il s'agit du premier voyage en Afrique de l' ambassadrice, qui a rang de ministre dans l'administration américaine.
Après l'Éthiopie et le Soudan du Sud, Mme Haley est arrivée mercredi soir à Kinshasa et séjournera en RDC jusqu'à vendredi, dernière étape de sa visite africaine démarrée en début de semaine.
Les violences ont redoublé ces derniers mois au Soudan du Sud et en RDC, en dépit d'une forte présence des Casques bleus. La Monusco, la plus importante mission de paix de l'ONU dans le monde, compte quelque 18.000 Casques bleus.
La RDC traverse une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter mais l'autorise à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur.
Aucun calendrier électoral n'a encore été rendu public malgré de multiples pressions de la communauté internationale pour des élections "au plus tôt".
En vertu d'un accord signé entre la majorité et l'opposition, le scrutin aurait dû se tenir avant fin 2017 mais la Commission électorale chargée de l'organiser table désormais sur 2019.
Après l'étape du Nord-Kivu, Mme Haley retournera à Kinshasa où elle rencontrera le président Kabila, les responsables de la Commission électorale, de l'épiscopat congolais et de l'opposition.
Mercredi, Nikki Haley a exprimé sa "déception" et ses inquiétudes quant à la situation au Soudan du Sud, ravagé par une guerre civile, après avoir rencontré à Juba le président sud-soudanais Salva Kiir.