Étienne Tshisekedi est décédé le 1er février 2016 à Bruxelles, à 84 ans, en pleine négociation politique entre le pouvoir et l'opposition sous l'égide de l'épiscopat congolais. Mais sa dépouille n'a toujours pas été inhumée.
Plusieurs fois annoncé, son rapatriement est reporté faute d'entente entre les autorités congolaises, le parti de Tshisekedi, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et sa famille biologique.
Lire aussi : Le rapatriement de la dépouille de Tshisekedi renvoyé sine die
Dans un communiqué, l'UDPS indique qu'"une messe d'action de grâce" sera célébrée à 09h30 à la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa , suivie d'"activités politiques" au siège du parti à Limete.
Ces "cérémonies d'hommages et de souvenir" sont à l'initiative des "familles politique et biologique" de Tshisekedi, selon le communiqué.
Etienne Tshisekedi est une figure historique de l'opposition en RDC, d'abord sous la dictature du maréchal Mobutu (1965-1997), puis au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila (1997-2001) et de son fils Joseph, qui lui a succédé à la tête du pays après son assassinat.
Son fils, Félix Tshisekedi, est l'actuel président du Rassemblement de l'opposition.
La RDC est minée par une crise politique liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le deuxième et dernier mandat constitutionnel s'est achevé le 20 décembre 2016. Une présidentielle est prévue le 23 décembre 2018.
Lire aussi : Le Premier ministre et l'opposition se disputent l'UDPS en RDC
Vendredi, Kabila a accusé l'opposition de proposer un "saut dans l'inconnu" au lieu de défendre le processus électoral qui doit déboucher sur la prochaine présidentielle devant permettre d'élire son successeur.
Le climat politique est très tendu en RDC où une dizaine de personnes ont été tuées les 31 décembre et 21 janvier dans la répression des marches interdites organisées à l'appel d'un collectif catholique.
Les catholiques demandent entre autres à M. Kabila de déclarer publiquement qu'il ne briguera pas de troisième mandat. Une question à laquelle l'intéressé n'a pas voulu aborder dans sa conférence de presse.
"C'est une grande déception" pour l'UDPS qui n'a pas pu inhumer son leader une année après sa mort, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de ce parti, Jean-Marc Kabund, qui en a rejeté la responsabilité sur le pouvoir en place: "Ils ont peur de faire face à une révolte populaire qui ferait tomber le régime".
Avec AFP