"L'année qui s'annonce sera marquée par l'organisation des élections locales, municipales et provinciales ainsi que le démarrage des opérations de recensement de la population", avait annoncé le président de la RDC dans son allocution de Nouvel An.
Réagissant à cette annonce, l'opposant Vital Kamerhe, président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), troisième force politique au Parlement, s'est inquiété d'une "menace de glissement" du calendrier électoral.
"On ne peut pas conditionner les élections au recensement. C'est une astuce trouvée pour le glissement, et c'est inacceptable", a-t-il affirmé à l'AFP.
"Comme ils se sont rendus compte que la communauté internationale ne veut pas entendre parler de révision constitutionnelle, ils mettent en place d'autres stratégies pour dépasser le délai" de 2016 et permettre à M. Kabila de rester au pouvoir après la fin de son mandat, a renchéri Augustin Kabuya, porte-parole de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), premier parti d'opposition.
Arrivé au pouvoir en 2001 après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila a été élu président en 2006 au terme des premières élections démocratiques organisées dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
Il a été reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans en 2011 lors d'un scrutin dont les résultats ont été contestés par l'opposition, et dont la communauté internationale a dénoncé de nombreuses irrégularités.
La Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels, interdit actuellement à M. Kabila de briguer sa succession en 2016.
Le 15 décembre devant le Parlement, M. Kabila avait affirmé que le résultat du recensement général de la population était "nécessaire pour la bonne fin du processus électoral", laissant entendre qu'aucune élection ne pourrait avoir lieu tant que celui-ci ne serait pas achevé.