"Il était de mon devoir, en tant que représentant spécial de l’Union africaine, de venir le rencontrer, le féliciter pour cette nomination et puis lui exprimer également le soutien de l’UA dans l’accomplissement de sa lourde mission", a indiqué M. Abarry.
L’Union européenne mais aussi certains pays de l’Europe comme la France et la Belgique, individuellement, désapprouvent à la nomination de Bruno Tshibala comme Premier ministre. Pour eux, l’accord obtenu le 31 décembre sous la médiation des évêques n’a pas été respecté.
L’UA a un point de vue contraire. Pour M. Abarry, le président Joseph Kabila a usé de sagesse en appelant, dans le schéma du dialogue, les forces politiques congolaises à se concerter et en nommant comme Premier ministre un Congolais qui était aux côtés de l’opposant Etienne Tshisekedi décédé en février.
"Nous laissons tout le monde avoir sa propre interprétation. Mais nous, en tant famille africaine à laquelle la RDC appartient, il nous appartient aussi de respecter les décisions des autorités de ce pays", s’est défendu M. Abbary en réponse à une question de journalistes.
M. Tshibala lui a fait part de son engagement quant à l’organisation des élections comme prévu, a expliqué le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’UA.
La question sécuritaire a aussi été au centre de leur discussion. Le Premier ministre a promis une solution aux violences qui sévissent actuellement dans le Kasaï, dans le centre du pays.
Une partie de l’opposition, spécialement une frange du Rassemblement dirigée par Felix Tshisekedi, fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, rejette ce gouvernement et refuse de prendre part aux consultations en cours en vue d’un gouvernement de large union nationale.
M. Tshibala, proche du défunt Tshisekedi, est d’une autre branche du Rassemblement qui s’oppose à ce qu’elle qualifie d’ "hégémonie des katumbistes" (partisans du millionnaire ancien gouverneur de l’ex-Katanga converti en opposant fin 2015, Moïse Katumbi).
Cette prise de position a valu à M. Tshibala son exclusion du parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).