RDC : la Monusco commence à réduire ses effectifs en 2015

Le chef de la Mission des Nations Unies au Congo et représentant du Secrétaire général des Nations en RDC, Martin Kobler lors d'une conférence de press à Goma, République Démocratique du Congo, le 2 septembre 2013.

La mission évoque l’amélioration de la situation au pays.

Le chef de la Mission des Nations Unies au Congo (Monusco) a annoncé jeudi que la mission va commencer réduire ses effectifs en 2015, après 15 années de présence dans le pays.

M. Martin Kobler a fait la révélation jeudi au cours d’un échange avec des internautes que VOA a retrouvé sur la page Facebook de Radio Okapi.

Le représentant du Secrétaire général des Nation Unies en RDC a répondu à une question d’un internaute qui demandait pourquoi ne pas réduire le contingent de la Monusco avec l'amélioration de la situation sécuritaire dans certains coins de la RDC.

« Je suis d'accord que la Monusco doit partir. S'il y a réduction des groupes armés et des massacres ou des viols, la Monusco va partir, » a déclaré Kobler.

« Le secrétaire général des Nations unies doit écrire au Conseil de sécurité sur cette question. Ainsi, vous verrez la réduction du contingent de la Monusco. C'est serait aussi intéressant de restituer la responsabilité aux FARDC. L'année 2015, nous allons réduire notre présence en RDC”, a fait-il savoir.

D’après l’AFP, Kobler a aussi annoncé qu’une délégation (...) de New York est arrivée en RDC pour voir comment la Monusco peut réduire les dispositifs de sa force.

La raison ? La situation sécuritaire dans beaucoup de coins s'améliore, a souligné Kobler.

Une lumière reste cependant à être faite sur l'ampleur de cette réduction d'effectifs pour la Monusco, qui compte aujourd'hui quelque 20.000 hommes. Car l'ONU s'inquiète tout de même depuis quelque temps d'une nette dégradation de la sécurité dans l'ensemble de la province du Nord-Kivu (est), où sévissent de nombreux groupes armés congolais et étrangers.

Le territoire de Beni, dans le nord de la province, est depuis deux mois le théâtre d'une série de tueries qui ont fait environ 200 morts en octobre et novembre. Les victimes sont des hommes, des femmes et des enfants, assassinés pour la plupart à l'arme blanche.

Les derniers meurtres ont été commis dans la nuit de lundi à mardi et ont fait trois morts.

Les massacres sont attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), réfugiés depuis 1995 dans l'Est. Depuis janvier, ils ont perdu leurs grands bastions face à l'armée et aux Casques bleus, mais ils ont repris l'initiative depuis août.

La Monusco est parmi les missions onusiennes à compter le nombre le plus élé du personnel employé. Elle emploie plus de 20.000 militaires essentiellement déployés dans l'Est, déchiré depuis plus de 20 ans par des conflits alimentés par des divisions ethniques, des querelles foncières et l'appétit que suscitent les abondantes richesses naturelles de la région.

En raison de l'insécurité, "il y a 2,7 millions de déplacés (dans l'ensemble du pays, ndlr), cela veut dire que ces personnes ne sont pas satisfaites de la situation actuelle du pays. Moi je suis pour le dialogue avec le gouvernement et la société civile pour discuter par exemple de cette situation des déplacés", a insisté M. Kobler.

Cette déclaration intervient au lendemain de la brusque fermeture par les autorités locales d'un camp de déplacés à Kiwanja, à côté de la ville de Rutshuru, à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu. Le camp comptait plus de 2.300 personnes, prises au dépourvu par la décision, tout comme les humanitaires.

La décision a été prise pour raisons de sécurité, a expliqué Edgard Paluku, le coordonnateur de la cellule de communication du gouverneur provincial Julien Paluku.

Selon ce responsable, "tous les autres camps" de la province seront fermés "à brève échéance".

Mais, à Kinshasa, le gouvernement congolais a dit ne pas être au courant d'une prochaine fermeture de tous les camps.

Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), les 60 camps de déplacés du Nord-Kivu abritaient plus de 210.000 personnes à la mi-novembre.