HRW demande à Kinshasa gouvernement de "libérer tous les prisonniers politiques"

L'entrée du Centre pénitentiaire de Kinshasa gardée par des policiers et des militaires congolais, 26 octobre 2006

Human Rights Watch publie une liste de 21 personnes arrêtées en 2015, "après avoir dénoncé les tentatives visant à proroger le mandat du président Joseph Kabila ou avoir participé à des manifestations pacifiques ou d'autres activités politiques", et toujours en détention.

L'organisation américaine de défense des droits de l'Hommeappelle les autorités de Kinshasa à "libérer tous les prisonniers politiques" détenus en République démocratique du Congo en vue de "pacifier les esprits" pour le "dialogue national" voulu par le pouvoir.

Le gouvernement congolais "devrait libérer tous les prisonniers politiques", et franchir "un pas crucial" vers l'apaisement, écrit l'ONG dans un communiqué.

Sans avancer de date, le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, a promis jeudi dans un discours "d'accorder la liberté conditionnelle à plus de 1.200 prisonniers" afin d'honorer la promesse de mesures individuelles de "grâce présidentielle" faite par M. Kabila lors de l'annonce publique du "dialogue national".

Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC à l'approche de la présidentielle censée avoir lieu en 2016 et à laquelle la Constitution interdit à M. Kabila - au pouvoir depuis 2001 - de se représenter.

L'opposition accuse le clan présidentiel de manœuvre pour permettre au chef de l'État de rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat (décembre 2016).

Elle refuse dans sa majorité de participer au "dialogue national" en vue d'"élections apaisées" annoncé par M. Kabila fin novembre afin d'obtenir un "consensus" le plus large possible sur la façon d'organiser et de financer les scrutins à venir, après l'invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle en septembre.

Dans un rapport publié mardi, les Nations unies se sont inquiétées d'un "rétrécissement de l'espace démocratique" en RDC, où selon elles "au moins 649 personnes ont été arrêtées et détenues arbitrairement" au cours des neuf premiers mois de l'année.

Appelant les autorités à mettre fin "aux détentions arbitraires", HRW demande également "des poursuites à l'encontre des responsables de violations" des droits de l'Homme.

Avec AFP