Le leader de Bundu dia Kongo donne un ultimatum à Kabila

Ne Mwanda Nsemi, leader groupe mystico-politique Bundu dia Kongo (BDK), RDC, 3 mars 2017. (Facebook Bundu dia Kongo)

Evadé de prison le 17 mai dernier, Ne Mwanda Nsemi, chef du mouvement politique-religieux Bundu dia Kongo (BDK), est réapparu dans une vidéo postée sur les médias sociaux. Il lance un message un appel à la désobéissance civique.

Dans son boubou jaune brodé de bleu et coiffé d’un bandeau rouge comme à son habitude, le député-guru, fixe au 7 août 2017 le délai pour que "les Rwandais et le président Joseph Kabila" quittent le pays.

"Sinon, nous allons appliquer la loi divine qui dit œil pour œil, dent pour dent," menace-t-il dans la vidéo de 29 minutes.

L’image semble avoir été prise le 25 juin 2017 car Ne Mwanda Nsemi évoque les 57 ans d’indépendance de la RDC qui seront célébrés le 30 juin. Il précise qu'il reste cinq jours pour cette fête nationale.

Le lieu où la vidéo a été prise n’est pas indiqué.

Le guru s’en prend au gouvernement et l’accuse de faire obstacle aux enquêtes sur les massacres au Kasaï et en RDC, en général, depuis plusieurs années.

"Dans la région de Kinshasa, j’ai connu beaucoup de fosses communes à Kinshasa parce que chaque fois qu’il y a des évènements les armées étrangères sont envoyées pour venir massacrer. Allez fouiller au Kasai il y a beaucoup de fosses communes. J’avais demandé à l’ONU de venir enquêter dans le Bas-Congo après les massacres," plaide-t-il.

Selon lui, il y a encore 3.000 Rwandais au Congo qui "travaillent pour la colonisation de la RDC doivent rentrer dans leur pays".

Ne Mwanda Nsemi fustige ce qu’il qualifie de mensonge du gouvernement congolais lors de la 35eme session du Conseil des Nations unies sur les droits de l’homme démentant l’existence de "Bana Mura, une milice du président bien connu par les Congolais", a-t-il affirmé faisant allusion à la garde présidentielle.

Ne Mwanda Nsemi est recherché par la police. Il s’est échappé de la prison de centrale de Kinshasa le 17 mai dernier lors d’une évasion spectaculaire.

Ses adeptes sont accusés d’avoir attaqué la prison et en avoir fait sortir plusieurs pensionnaires après tué des gardiens.

Le député à la tête de ce mouvement politico-religieux avait été emprisonné en mars dernier pour avoir menacé de faire sécession et de renverser le régime de M. Kabila maintenu au pouvoir au-delà de son mandat expiré en décembre 2016.

Le Bundu Dia Kongo ("Royaume du Congo" en kikongo) prône la restauration du royaume Kongo, qui a connu son apogée au XVIe siècle et dont l'autorité s'étendait sur l'actuel Kongo-central et des territoires aujourd'hui en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon.

En 2008, la secte avait été visée par une violente opération militaire, après avoir mené une série d'attaques contre des agents de l'État et avoir appelé la population locale à chasser de la province les "non-originaires".

Jamais arrêté, Ne Muanda Nsemi avait amorcé un rapprochement avec M. Kabila à partir de fin 2015.

Il a fait brutalement volte-face dans un climat de tensions politiques liées au maintien au pouvoir du chef de l'État au-delà du terme de son mandat, échu le 20 décembre.