"Depuis le début de l'année, nous avons vu en moyenne au moins quelque 1.000 (personnes) par jour fuir les provinces d'Ituri et du Nord-Kivu et arriver en Ouganda", a déclaré un porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Babar Baloch.
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Au total, "plus de 57.000 réfugiés" sont arrivés en Ouganda depuis janvier, alors que l'ONU tablait jusqu'à présent sur l'arrivée de 60.000 personnes pour toute l'année (contre 44.000 réfugiés en 2017), a-t-il expliqué lors d'un point de presse.
Plus des trois-quarts sont des femmes et des enfants, selon le HCR.
"Nous craignons que des milliers d'autres arrivent en Ouganda si la sécurité ne s'améliore pas immédiatement en RDC", a indiqué le porte-parole de l'agence onusienne.
"Plusieurs des nouveaux arrivants sont profondément traumatisés par la violence. Beaucoup sont épuisés, affamés, assoiffés, malades et ont fui avec peu ou pas d'effets personnels", a-t-il commenté.
La majorité des réfugiés arrivent en traversant le lac Albert. Ces personnes fuient depuis décembre la reprise des violences intercommunautaires et des affrontements entre groupes armés et l'armée dans la province de l'Ituri dans le nord-est de la RDC.
Ces violences "sont liées à la détérioration de la situation sécuritaire, aux conflits internes et aux tensions intercommunautaires", a indiqué aux médias M. Baloch, citant des viols, des meurtres, des villages brûlés et autres attaques.
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En raison des difficultés d'accès à cette région, le HCR peine toutefois à se faire une image précise des événements sur le terrain.
"Des hommes armés attaqueraient des villages, pilleraient et incendieraient des maisons, tuant indistinctement des civils et kidnappant de jeunes hommes et garçons", a affirmé le porte-parole du HCR.
"Un nombre croissant de rapports indiquent que la violence prend des dimensions ethniques à mesure que les groupes tribaux prennent part à des attaques menées en représailles", a-t-il pointé.
En Ituri, un conflit foncier avait dégénéré en 1999 en massacres entre ethnies des Hema et Lendu, qui avaient alors chacun une branche armée et des miliciens. Les combats, qui portaient sur le contrôle de cette région riche en or, avaient fait plus de 60.000 morts et 600.000 déplacés, selon Human Rights Watch.
En juin 2003, cette violence avait déclenché l'intervention d'une force militaire de l'Union.
Les violences en Ituri représentent l'un des nombreux conflits qui déchirent l'est de la RDC. Des milliers d'autres personnes venues du Nord-Kivu fuient également vers l'Ouganda.
Avec AFP