Le 3 avril, le chef d'antenne de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de Dekese dans le Kasaï-central, Philippe Iyidimbe, "a été décapité par des miliciens de feu chef coutumier Kamwina Nsapu à Ndekesha" alors qu'il se rendait à Tshikapa dans la province voisine du Kasaï pour y former des techniciens-logisticiens, écrit la Céni dans un communiqué publié lundi.
Après ce meurtre et des "destructions" du matériel électoral, des locaux de la Céni, "l'enrôlement des électeurs au Kasaï-central et au Kasaï (centre), qui devait initialement commencer le 30 avril, a été reporté [sine die] à cause de l'insécurité" provoquée par la rébellion de Kamwina Nsapu, a déclaré le président de la Céni Corneille Nangaa, interrogé par l'AFP.
Depuis septembre, le Kasaï-central, le Kasaï et deux autres provinces voisines sont en proie à des violences impliquant miliciens, policiers et soldats. Ces violences ont fait des centaines de morts après le soulèvement de partisans d'un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces de l'ordre après s'être rebellé contre les autorités congolaises.
"Avec les forces vives de ces deux provinces et les autorités, nous conviendrons d'une nouvelle date", pour lancer le processus d'enrôlement des électeurs, a ajouté M. Nangaa.
Le 18 avril, le gouvernement congolais a déclaré la fin des violences dans les Kasaï avec la désignation du successeur du chef coutumier tué, laissant entrevoir la possibilité d'enclencher l'enrôlement des électeurs conformément au calendrier de la Céni.
Selon l'accord conclu sous l'égide des évêques, la tenue de la présidentielle en RDCongo est prévue avant fin 2017 pour élire le successeur du président Joseph Kabila et permettre une sortie pacifique à la crise liée à son maintien au pouvoir au-delà du terme de son mandat, échu depuis le 20 décembre.
Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et il n'a pas le droit de briguer un nouveau mandat.
Dans les provinces du centre de la RDC, l'ONU a dénombré 40 fosses communes. Elle accuse les rebelles de recruter des enfants et d'avoir commis de nombreuses atrocités.
En face, les forces de l'ordre se voient reprocher par l'ONU de faire un usage disproportionné de la force contre des miliciens armés essentiellement de bâtons et de lance-pierres.
Avec AFP