La prestigieuse faculté de Witwatersrand (Wits) à Johannesburg, fief de la contestation, a décidé la reprise des cours lundi pour "sauver l'année universitaire", en dépit des menaces des grévistes de perturber le fonctionnement de l'établissement.
"Tout le monde dans la communauté universitaire a le même objectif: travailler ensemble pour parvenir à une éducation gratuite et de meilleure qualité. Nous pensons sincèrement que cela peut être fait tout en terminant l'année universitaire. Aucun étudiant ne devrait voir le travail d'une année réduit à néant, tout en sachant les sacrifices financiers que cela représente pour les étudiants et leur famille," a expliqué l'université dans un communiqué samedi soir.
Les étudiants seront "autorisés à manifester, mais seulement dans des aires identifiées," et "toute personne qui intimiderait les étudiants (...) ou serait munie de pierres ou d'armes (....) pourra être suspendue", a prévenu l'établissement.
Vendredi, les étudiants grévistes avaient menacé de bloquer Wits en cas de tentative de réouverture.
Les cours doivent aussi reprendre lundi à l'université du Free State (centre) et mercredi à l'université de technologie de Tshwane, à Pretoria.
En revanche, l'université du Cap (sud-ouest), où le mouvement étudiant est très actif, restera fermée lundi, selon l'établissement. Pas de cours non plus à l'université de Pretoria, qui organisera lundi une rencontre entre le personnel et les étudiants pour tenter de trouver une issue à la crise.
Depuis trois semaines, les cours sont perturbés dans de nombreux campus du pays après la décision du gouvernement d'autoriser une augmentation maximum de 8% des frais universitaires pour 2017.
Des heurts ont opposé étudiants et forces de l'ordre, notamment à l'université de Wits, et des bâtiments ont été endommagés.
Les étudiants réclament une éducation "gratuite et décolonisée", 22 ans après la fin du régime d'apartheid.
Un mouvement étudiant similaire l'an dernier avait contraint le gouvernement à geler la hausse des frais de scolarité pour l'année 2016.
Avec AFP