Robert Mugabe fustige la mort du lion Cecil

Le lion Cecil

Le président zimbabwéen a eu des mots durs contre la chasse qui s’est soldée le mois dernier par la mort du célèbre lion zimbabwéen reconnaissable par sa crinière noire.

Robert Mugabe a déploré la mort du lion Cecil, le jour où les Zimbabwéens célèbrent leurs Héros, une fête nationale. Il a estimé que l'animal était une composante clé de l'héritage du pays.

"Notre faune, tous nos animaux, nous appartiennent. Ils ne devraient pas être abattus, ni avec un fusil ni avec une flèche", a déclaré M. Mugabe devant des milliers de personnes dans la périphérie de la capitale Harare.

"Même le lion Cecil vous appartient. Il est mort. Il vous appartenait de le protéger et il [était] là pour vous protéger", a-t-il ajouté.

Cecil, célèbre lion du parc national Hwange, a été tué début juillet au cours d'une chasse à l'arc par le dentiste américain Walter Palmer, qui a payé 50.000 euros à une société spécialisée zimbabwéenne pour abattre l'animal.

La mort du lion Cecil, reconnaissable entre mille grâce à sa crinière noire, a suscité une virulente polémique dans le monde, d'autant que Cecil faisait l'objet d'un suivi dans le cadre d'un programme d'études scientifiques.

L'organisateur du safari Theo Bronkhorst a été inculpé la semaine dernière pour ne "pas avoir empêché une chasse illégale" et remis en liberté surveillé en attendant son procès, reporté au 28 septembre.

Dans son discours lundi, Robert Mugabe a lancé une nouvelle diatribe contre les étrangers, qui détruisent la faune et la flore de son pays ainsi que les autres ressources naturelles.

"Il y a des vandales qui viennent de partout. Bien entendu, certains peuvent être de simples touristes mais d'autres veulent vandaliser, s'approprier (nos) ressources illégalement et frauduleusement", a lancé le président zimbabwéen.

Walter Palmer, un chasseur de trophées expérimenté, n'est pas apparu en public depuis que le scandale a éclaté mi-juillet. Il a été vivement pris à partie sur les réseaux sociaux et fait l'objet de menaces de mort.

Il s'est excusé pour avoir tué Cecil, et a accusé les guides locaux de l'avoir trompé.

Des restrictions ont depuis été annoncées au Zimbabwe sur la grande chasse (lions, éléphants, léopards), désormais interdite près de la réserve animalière de Hwange, sauf dérogation écrite des parcs nationaux, ainsi que sur la chasse à l'arc.

Avec AFP