Mugabe tente de récupérer le précieux soutien des anciens combattants

Affiche d'un programme mettant en vedette le président zimbabwéen Robert Mugabe, lors des célébrations pour marquer son 92e anniversaire, à Masvingo, le 27 février 2016.

Pour tenter de calmer le jeu politique, le président zimbabwéen s'est adressé publiquement aux anciens combattants, une première depuis la fin de la guerre d'indépendance.

Les relations entre le président Mugabe, héros de l'indépendance du Zimbabwe en 1980, et les anciens combattants se sont récemment dégradées.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a tenté jeudi de conserver le soutien précieux des anciens combattants de la guerre d'indépendance, connus traditionnellement pour leur loyauté envers le chef de l'Etat mais devenus de plus en plus critiques vis-à-vis du régime.

En février, la police a lancé des canons à eau et des gaz lacrymogène pour empêcher une réunion où ils comptaient faire part de leurs doléances et dénoncer des purges au sein du parti présidentiel de la Zanu-PF visant des proches de l'ancienne vice-présidente Joice Mujuru. Cette dernière, évincée du pouvoir, a créé en mars son parti dans le but affiché de succéder à Robert Mugabe. Elle bénéficie du soutien d'anciens combattants.

Ces derniers se sont aussi récemment indignés des critiques de Grace Mugabe -l'épouse du président, pressentie comme possible successeur au chef de l'Etat-, les accusant d'être des privilégiés.

Robert Mugabe s'est ainsi adressé publiquement aux anciens combattants jeudi devant quelque 10.00 personnes dans un centre sportif d'Harare.

"La condition des anciens combattants est une priorité et je vous laisse avec ma promesse", a-t-il lancé, à savoir débloquer des fonds pour payer leurs frais hospitaliers et les frais de scolarité de leurs enfants.

"Certains tablent sur la mort du président", a poursuivi Robert Mugabe, plus vieux chef d'Etat en exercice dans le monde. "C'est la raison pour laquelle les gens se bousculent (pour le pouvoir). Honte à vous, je ne suis pas en train de mourir", a-t-il lâché.

Les anciens combattants ont joué un rôle important dans la mise en œuvre de la réforme agraire lancée en 2000 par le président Mugabe. Ils ont envahi, parfois dans la violence, des fermes qui appartenaient aux fermiers blancs et devaient être redistribuées à la majorité noire.

Ils sont aussi accusés d'avoir intimidé des opposants et des électeurs et d'avoir recouru à la violence lors d'élections dont Robert Mugabe est sorti vainqueur.

Avec AFP