Rolls-Royce, Fabergé et service à caviar : le fastueux train de vie de Teodorin Obiang en France

Teodorin Obiang Nguema, fils du président de la Guinée équatoriale, à Malabo, la capitale équato-guinéenne pour célébrer son 41ème anniversaire, le 25 juin 2013.

Hôtel particulier de 101 pièces sur l'une des avenues les plus huppées de Paris, Rolls-Royce, service à caviar et oeufs Fabergé : l'enquête des juges qui ont renvoyé en procès Teodorin Obiang met en lumière le train de vie de nabab en France du fils du président de Guinée équatoriale.

Après avoir résidé dans les plus grands palaces, l'actuel vice-président de ce petit pays d'Afrique centrale s'était installé, lors de ses fréquents séjours parisiens, dans un hôtel particulier.

L'acquisition en 2005 pour 25 millions d'euros de ce bien d'exception par Teodorin Obiang, "via l'interposition de sociétés suisses, a été clairement retracée", notent les juges d'instruction dans leur ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel dont l'AFP a eu connaissance.

L'hôtel de 4.000 m2 comprend un triplex de 1.900 m2 avec hammam, salle de sport, discothèque et salle de cinéma. Obiang y a engagé des travaux estimés à 12 millions d'euros pour équiper sa résidence des décorations les plus "ostentatoires" (robinets recouverts de feuilles d'or, marbre, corail...), soulignent les magistrats.

Lors d'une perquisition hors normes en février 2012 qui avait duré plusieurs jours et nécessité l'utilisation de plusieurs camions de déménagement, des dizaines d'objets avaient été saisis : un bureau de grande valeur, une quinzaine d'oeufs Fabergé, une collection de dizaines d'objets en cristal de baccarat...

Une armada de domestiques était employée pour entretenir l'immeuble, lui-même saisi par la justice, et le parc automobile du fils de Teodoro Obiang Nguema, évalué à plusieurs millions d'euros. Lamborghini, Rolls-Royce, Bentley, Bugatti, Maserati, Ferrari : dix-sept voitures de luxe ont été recensées, puis d'autres encore auprès de concessionnaires.

Teodorin Obiang aimait investir dans l'orfèvrerie, les bijoux, les grands crus classés et l'art. En 2009, lors de la vente aux enchères par la maison Christie's France de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, présentée comme la "vente du siècle", il avait acheté 109 lots pour un montant total de 18,3 millions d'euros, d'après l'enquête.

Selon d'anciens employés auditionnés, Teodorin Obiang réglait une partie de ses dépenses en liquide. "Mon employeur arrivait de Guinée équatoriale avec, en général, deux valises pleines d'espèces. Il les dépensait d'abord à Paris, puis aux Etats-Unis. L'argent dépensé, il retournait dans son pays (...) pour récupérer deux autres valises", a raconté son ancien majordome.

Avec AFP