Condamnés respectivement à 30 ans et 23 ans d'emprisonnement, les deux hommes étaient détenus à Koulikoro, au Mali, en vertu d'un accord sur l'exécution des peines signé entre les Nations unies et Bamako.
"Même si les crimes dont Nahimana a été reconnu coupable sont très graves, le fait qu'il a déjà terminé les deux-tiers de sa peine depuis le 27 mars 2016 et le fait qu'il a montré des signes de réhabilitation militent en faveur de sa libération anticipée", a expliqué le juge Theodor Meron président du MTPI dans une décision publiée mercredi sur le site internet du MTPI.
Le juge américain a décidé d'accorder pour les mêmes raisons une libération anticipée à l'abbé Rukundo, ancien aumônier militaire dans le nord du Rwanda.
Ces deux décisions portent à dix le nombre de personnes ayant bénéficié de libérations anticipées sur les 61 condamnés du TPIR. Ces remises de peine sont critiquées à Kigali où certains milieux estiment qu'elles minimisent le génocide de 1994.
M. Nahimana, ancien professeur d'Histoire à l'Université nationale du Rwanda (UNR), fut un des fondateurs de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM) qui déversait des appels à la haine ethnique avant et pendant le génocide des Tutsis d'qui a fait quelque 800.000 morts entre avril et juillet 1994.
Arrêté en mars 1996 au Cameroun, ce docteur en Histoire de l'Université de Paris VII avait été reconnu coupable d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, incitation à commettre le génocide ainsi que de persécution et extermination.
L'Abbé Emmanuel Rukundo a été jugé coupable de génocide, extermination et assassinats.
Avec AFP