Lors de son investiture lundi, le nouveau Premier ministre a déclaré vouloir "lutter contre la corruption", alors que son parti est lui-même accusé par ses adversaires d'être corrompu.
Président du Mouvement pour la libération de Sao Tomé-et-Principe - Parti social-démocrate (MLSTP-PSD), Jorge Bom Jesus, 56 ans, a pris la tête du 17e "gouvernement constitutionnel" de Sao Tome, petit archipel lusophone du Golfe de Guinée au régime parlementaire.
Le nouveau gouvernement social-démocrate devra composer avec les 25 députés de l'ancien parti au pouvoir, l'Action indépendante démocratique (ADI centre-droit), qui est aussi le parti de l'actuel président de la République, Evaristo Carvalho.
Lire aussi : L'opposition prend la tête du Parlement au Sao ToméLe Premier ministre de Sao Tome possède plus de pouvoirs que le président, à l’instar du Portugal, l'ancienne puissance coloniale jusqu'en 1975.
Le MLSTP-PSD, ex-parti d'opposition, a remporté la présidence de l'Assemblée nationale le 22 novembre grâce à une coalition avec d'autres petits partis d'opposition.
Les législatives du 7 octobre avaient mobilisé quelque 90.000 électeurs sur les 200.000 habitants de Sao Tome, souvent considéré comme un modèle d'alternance démocratique en Afrique centrale, mais qui a connu plusieurs coups d'Etat ou tentatives de putsch depuis son indépendance.
Le nouveau gouvernement est composé de douze ministres dont quatre femmes, comme Elsa Pinto aux Affaires étrangères, et de deux secrétaires d'Etat.
M. Bom Jesus, est spécialisé en littérature africaine et a fait des études de linguistique en France à Toulouse. Il aussi a été représentant de son pays à l'Unesco.
Lire aussi : Le parti au pouvoir perd la majorité absolue à Sao Tomé-et-PrincipeLe MLSTP auquel il appartient, est l'ex-parti unique de Manuel Pinto da Costa, qui a gouverné Sao Tome pendant 15 ans jusqu'en 1990, sous un régime considéré comme "dictatorial".
Son prédécesseur, Patrice Trovoada (2014-2018) de l'ADI, avait axé sa politique sur le développement économique des îles et l'ouverture aux investisseurs étrangers.
Sao Tome dépend à environ 90% de l'aide internationale et vit principalement de ses exportations de cacao, de café, ainsi que du tourisme, de l'agriculture vivrière et de la pêche.
L'archipel est passé en 2018 de "pays pauvre très endetté (PPTE)" à la catégorie des "pays les moins avancés (PMA)" dans le classement des Nations unies, qui a constaté une amélioration des indicateurs de développement.