L'enquête ouverte "à la suite de la publication d'une vidéo mettant en scène des exactions inacceptables perpétrées par des hommes armés contre des femmes et des enfants a conduit à l'arrestation" de sept militaires, dont un lieutenant, a annoncé M. Tchiroma, ministre de la Communication, dans un communiqué lu à la radio d'Etat.
Dans ce texte, M. Tchiroma a cité le nom des militaires arrêtés, assurant que "les intéressés ont été mis à la disposition de la justice et feront l'objet d'un procès équitable".
Il a, en outre, fait part de "la volonté du chef de l'Etat (Paul Biya) de veiller à ce que les exactions qui peuvent être perpétrées par quelques soldats égarés fassent l'objet systématiquement d'enquêtes et aboutissent, le cas échéant, à des sanctions appropriées".
Le 11 juillet, au lendemain de la diffusion de cette vidéo très violente, le gouvernement camerounais avait déclaré avoir ouvert une enquête, tout en qualifiant la vidéo de "fake-news" (fausse information) et d'"horrible trucage".
Amnesty International avait quant à elle affirmé avoir des "preuves crédibles" que les hommes armés exécutant les civils dans cette vidéo virale sur Internet étaient des militaires camerounais.
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et diverses ONG de défense des droits de l'homme avaient demandé que les auteurs des crimes commis soient traduits devant la justice.
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Début août, une autre vidéo d'exactions d'hommes armés qualifiés par Amnesty de "membres des forces de sécurité camerounais" circulait sur Internet, dans laquelle des hommes armés tirent sur une dizaine de personnes non armées.
"Il s'agit là de nouvelles preuves crédibles appuyant les allégations selon lesquelles les forces armées camerounaises auraient commis de graves crimes contre des civils, et nous demandons donc l'ouverture immédiate d'une enquête approfondie et impartiale" sur cette nouvelle vidéo, a déclaré dans un communiqué Ilaria Allegrozzi, chercheuse à Amnesty.
L'armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des personnes soupçonnées d'appartenir au groupe Boko Haram, ce qu'elle a toujours démenti.
Une élection présidentielle est prévue le 7 octobre au Cameroun. Le président Biya est candidat à un septième mandat consécutif.
Avec AFP