Sept morts attribués à des éleveurs peuls au Nigeria

Dans l'Etat de Nasarawa, au Nigeria, le 10 mai 2016.

Des hommes armés, suspectés être des éleveurs peuls, ont tué au moins sept personnes dans l'Etat de Nasarawa, dans le centre du Nigeria, faisant suite à une vague d'affrontements sanglants pour l'accès à la terre depuis début janvier.

"Nous avons reçu un rapport confirmant une attaque dans le district de la communauté Tiv de Kadarko, perpétrée par des hommes en armes, faisant 7 morts", a expliqué Idrisu Kennedy, le porte-parole de la police locale.

Selon lui, cette tuerie pourrait être une vengeance après une autre attaque perpétrée le week-end dernier par les agriculteurs Tiv, lors de laquelle 73 têtes de bétail ont été abattues et deux éleveurs ont disparu.

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Le porte-parole de la police a refusé de faire tout commentaire sur l'identité des assaillants pour l'une et l'autre des attaques. "Des enquêtes sont en cours pour déterminer qui est derrière ces violences", a-t-il seulement indiqué.

Cet incident survient alors que le gouvernement de Muhammadu Buhari est accusé de ne pas réussir à mettre fin à la spirale de violences communautaires qui s'empare du Nigeria, et qui a fait plus de 100 morts déjà depuis le début de l'année.

Il y a trois semaines, au moins 80 agriculteurs Tiv ont été massacrés dans l'Etat voisin de Benue, déclenchant l'indignation à travers le pays.

La Ceinture centrale du Nigeria sépare un Nord à prédominance musulmane et un Sud largement chrétien et a longtemps été un foyer de tensions ethniques et religieuses entre les communautés agricoles chrétiennes sédentaires et les éleveurs qui transhument avec leurs troupeaux.

Le conflit séculaire pour l'appropriation des terres est renforcé par une lutte de plus en plus âpre pour les ressources, provoquée par la sécheresse et la désertification dans le Nord du Nigeria et plus largement au Sahel, qui oblige les éleveurs à migrer vers le Sud.

Les violences intercommunautaires ont déjà fait une centaine de morts dans le centre du pays depuis le début de l'année et l'administration du président Muhammadu Buhari est sous le feu des critiques, accusée de passivité face à un conflit devenu plus meurtrier que l'insurrection du groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est.

Selon un rapport de septembre 2017 de l'International Crisis Group, plus de 2.500 personnes ont ainsi été tuées en 2016.

Avec AFP