Sept morts dans des combats entre agriculteurs au Nigeria

L'État d'Enugu, au Nigeria, où les attaques ont eu lieu.

Selon la police, des hommes armés soupçonnés d'être des éleveurs peuls ont attaqué un village d'agriculteurs dans l'Etat d'Enugu.

Cette attaque, la dernière recensée sur fond de rivalité pour des droits de pâturage, est survenue lundi au petit matin.

"Des hommes, probablement des éleveurs peuls, ont attaqué lundi au petit matin le village de Nimbo, qui dépend de la municipalité d'Uzo-Uwani", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police locale, Ebere Amaraizu.

"Sept personnes ont été retrouvées mortes et six ont été blessées", a-t-il ajouté. Selon lui, les assaillants ont également détruit la maison d'un pasteur.

"Une enquête a été ouverte pour établir les causes de cette attaque. Nos hommes ont sécurisé la zone et le calme est maintenant revenu", a souligné le porte-parole.

Les médias locaux, eux, dressent un bilan plus lourd, d'entre 20 et 48 morts et de dizaines de blessés. De nombreuses fermes et habitations auraient également été brûlées.

Ils rapportent qu'une centaine d'éleveurs peuls munis d'armes à feu, d'arcs, de machettes et de sabres ont pris d'assaut le village endormi, tirant sporadiquement et forçant des centaines de villageois à fuir vers les villages alentour.

Il y a deux semaines, 15 villageois avaient été tués et leurs maisons brûlées dans l'Etat de Taraba, dans l'est du Nigeria, dans une attaque similaire.

Depuis de nombreuses années, des conflits sur des droits de pâturage opposent les éleveurs peuls, nomades et musulmans, et les cultivateurs chrétiens, sédentaires.

Dans les Etats voisins de Benue et du Plateau, ces violences entre communautés sont récurrentes et ont fait récemment des centaines de morts dans la région d'Agatu, dans l'Etat du Benue.

Les agriculteurs accusent les éleveurs peuls de vouloir s'approprier leurs terres, tandis que les nomades se disent victimes de discriminations et privés de leurs droits fondamentaux dont l'accès aux terres, à l'éducation et aux responsabilités politiques, malgré leur présence dans la région depuis des générations.

Avec AFP