Silvio Berlusconi voit des "analogies évidentes" entre Donald Trump et lui

Le président élu des Etats-Unis Donald Trump, lors de la campagne avant l’élection à Cincinnati, 6 juillet 2016.

Silvio Berlusconi, milliardaire arrivé au pouvoir en Italie sans expérience politique en 1994, voit des "analogies évidentes" avec le président-élu américain Donald Trump, un entrepreneur qui "à moment de sa vie a décidé de consacrer ses capacités et son énergie à son pays".

"Il y a quelques analogies évidentes, même si mon histoire comme entrepreneur est très différente de celle de Trump, que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer", déclare M. Berlusconi dans un entretien samedi au Corriere della Sera.

Selon le magnat des médias qui a conquis le pouvoir sur les ruines de la démocratie-chrétienne après l'opération "Mani pulite" (mains propres), Donald Trump "a été élu par tous les Américains lassés d'une vieille politique, fermée sur elle-même, devenue incapable d'écouter et de comprendre".

Cette politique a commis "l'erreur typique de toutes les gauches du monde", assure-t-il. "Celle de penser que le +politiquement correct+ soit le moyen d'être proche des gens, sans comprendre que les vrais faibles sont les citoyens accablés par l'Etat, les impôts, la bureaucratie, l'immigration incontrôlée, le chômage, le danger terroriste. Et ce en Amérique, comme en Italie et en Europe".

Si le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi (centre gauche), avait clairement pris position en faveur de Hillary Clinton, M. Berlusconi, qui se définit dans l'entretien comme un "centriste libéral et populaire", n'a pas pris position pendant la campagne américaine et se refuse encore à le faire après le scrutin.

"Les Américains ont choisi Donald Trump, maintenant laissons-le travailler (...). Les présidents se jugent à ce qu'ils font", conclut-il.

Chef du gouvernement italien à trois reprises entre 1994 et 2011, M. Berlusconi, qui a fêté ses 80 ans en septembre, est toujours président de son parti Forza Italia mais assure vouloir prendre du recul avec la politique.

Avec AFP