De juillet à septembre, l'expansion du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s'est établie à 3,2% en rythme annualisé, soit 0,1 point de pourcentage de moins que la précédente estimation. Malgré cette petite déception, l'économie américaine affiche sa meilleure croissance depuis trois ans, pour deux trimestres d'affilée.
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Au deuxième trimestre, le PIB avait progressé de 3,1% après 1,2% au premier.
De quoi réjouir la Maison Blanche qui ambitionne de faire accélérer la première économie mondiale au-dessus de ce niveau notamment avec la réforme des impôts votée mercredi.
La refonte fiscale réduit certains impôts sur le revenu et surtout abaisse nettement l'impôt sur les sociétés, qui passe de 35% à 21%. Cela va provoquer un creusement du déficit de l'Etat à long terme d'au moins 1.500 milliards de dollars mais l'administration Trump assure que cela va fortement doper l'économie et donc les recettes budgétaires.
"Cette loi historique va engendrer des augmentations de salaires et de nouveaux emplois pour les travailleurs américains, établir un système plus équitable pour tous et susciter une croissance plus forte qui va éclairer et assurer l'avenir de notre pays", a assuré mercredi Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor.
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Même la Réserve fédérale (Fed) a récemment pris en compte - pas autant que l'administration - les largesses budgétaires qui vont stimuler l'activité économique. La Banque centrale a relevé la semaine dernière sa prévision de croissance, de 0,4 point de pourcentage à 2,5% pour 2018.
A 3,2%, la performance du troisième trimestre marque d'autant plus sa solidité qu'elle aurait pu être affectée plus sévèrement par les ouragans de la saison.
"Malgré les attentes que la croissance souffre des trois ouragans de l'été, l'économie s'est bien comportée", a noté Blerina Uruci, économiste chez Barclays Research.
"En détail, on a le tableau d'une économie bien orientée au troisième trimestre avec des dépenses de consommation solides, des gains d'emplois continus, des salaires qui commencent à augmenter, des taux d'intérêt bas et une forte confiance" des ménages et des entreprises, résume Gregory Daco, d'Oxford Economics dans une note.
Le progrès des dépenses des consommateurs néanmoins s'est un peu tassé au troisième trimestre à 2,2% au lieu de 2,3% estimé précédemment et 3,3% au trimestre d'avant.
Les promesses de réductions d'impôts et de gestes des entreprises sur les rémunérations pourraient aider à soutenir ces dépenses des consommateurs, clé de la poursuite de l'expansion dans les prochains trimestres.
-Avec l'aide des impôts-
Car "pour que la croissance du PIB se maintienne au-dessus du chiffre 3, la consommation doit accélérer", a résumé le principal économiste pour les Etats-Unis de FTN Financial, Chris Low.
Ce quatrième trimestre, d'octobre à décembre, a l'air bien enclenché avec de bons indicateurs mais "la viabilité" de l'élan "sur l'année prochaine sera le test", ajoute cet économiste.
"Les allègements d'impôts pourraient aider, spécialement si des compagnies suivent l'exemple d'AT&T ou de Comcast en accordant aux employés des bonus liés aux coupes fiscales", a-t-il poursuivi. Les banques Wells Fargo et Fifth Third Bancorp ont annoncé aussi des augmentations de salaires.
Sans cet allant de la consommation, d'autres faiblesses visibles dans le profil de croissance du troisième trimestre pourraient altérer sa poursuite au même rythme.
Les stocks ont ainsi compté pour beaucoup dans la bonne performance économique (près de 0,8 point de croissance). Or, cette reconstitution des stocks n'est pas toujours vue comme un élément dynamique de l'activité car ce sont autant d'articles qui ne seront pas produits le prochain trimestre, à moins de ventes exceptionnelles.
Sans compter l'évolution des stocks, la progression des ventes finales -- un chiffre que beaucoup considèrent comme une image plus fidèle de la santé du PIB-- a ralenti à 2,4% au lieu de 2,9% au deuxième trimestre.
Le gouvernement publiera le 26 janvier sa première estimation du PIB au quatrième trimestre.
La Fed d'Atlanta prédit une croissance de 3,3% en rythme annuel pour le dernier trimestre de l'année tandis que les économistes d'Oxford Economics misent sur 2,8%.
Avec AFP