"Le dernier bilan fait état de 20 personnes tuées, 36 blessées et une personne toujours portée disparue" parmi les éleveurs venus de l'Etat des Lacs, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de l'Etat, le major Elijah Mabor Makuac. Le ministre de l'Information de l'Etat voisin du Warrap, William Wol Mayom Bol, a lui indiqué à l'AFP que de son côté "19 morts et 17 blessés" avaient été recensés.
"La violence s'est atténuée mais des affrontements mineurs sont rapportés dans des zones marécageuses inaccessibles et le nombre de victimes ne peut pas être vérifié", a ajouté un communiqué du ministère de l'Information du Warrap.
Dans des communiqués distincts, les autorités des deux Etats ont "condamné" ces violences. Les affrontements pour l'accès aux ressources (eau, pâturages) ou les vols de bétail sont fréquents au Soudan du Sud, soumis à des phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations).
Lire aussi : L'Est du Soudan jusqu'ici épargné menace de plonger dans la guerreDans ce contexte, les conflits entre éleveurs du comté de Tonj (Warrap) et de Rumbek Nord (Lacs) sont devenus récurrents à chaque saison sèche, a indiqué le major Elijah Mabor Makuac. Ces conflits viennent s'ajouter aux violences à caractère politico-ethniques qui mine le plus jeune pays du monde, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011.
Le Soudan du Sud a ensuite sombré dans une guerre civile opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018. Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d'un partage du pouvoir au sein d'un gouvernement d'union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président.
Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence, l'instabilité et la pauvreté, malgré des ressources en pétrole.