"Nous voudrions profiter de cette opportunité pour affirmer que Riek Machar Teny Dhurgon, le premier vice-président de la République, reste le président et le commandant en chef du SPLM/A (IO)", a indiqué l'ex-rébellion dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP.
"Toute tentative ou conspiration pour changer la configuration de notre équipe dirigeante est complètement rejetée et porterait un coup dévastateur" à l'accord de paix d'août 2015 et au gouvernement d'union nationale, a-t-elle ajouté.
L'ex-rébellion soupçonne le président Salva Kiir de vouloir se trouver un nouvel interlocuteur et de chercher à remplacer M. Machar par Taban Deng Gai, le ministre des Mines, issu du SPLM/A (IO, in opposition) dans le gouvernement d'union nationale.
Le président Kiir et son entourage sont "frénétiquement occupés à essayer d'imposer Taban Deng Gai en remplacement" de Riek Machar, a-t-elle dénoncé.
Taban Deng Gai, qui a été le principal négociateur des ex-rebelles pour l'accord de paix, a donné du crédit à ces accusations en estimant récemment que l'ex-rébellion ne se résumait pas à la seule personne de Riek Machar.
"Le SPLM/A (IO) appelle le président Kiir et le général Paul Malong (le chef d'état-major de l'armée, ndlr) à cesser immédiatement leurs efforts militaires pour traquer Riek Machar, dans l'espoir vain d'installer Taban Deng Gai comme premier vice-président", a repris l'ex-rébellion.
Ancien puissant commandant rebelle lors de la lutte d'indépendance contre Khartoum, et ex-gouverneur de l'Etat pétrolier d'Unité (nord), Taban Deng Gai s'est aussi aligné sur le refus du président Kiir d'accepter un renfort des Casques bleus dans le pays.
Cette position est en contradiction avec celle de l'ex-rébellion. Celle-ci a précisé dans le même communiqué soutenir le "renforcement du mandat" de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, et surtout la création d'une force régionale d'intervention avalisée par l'Union africaine mi-juillet lors de son sommet à Kigali.
"L'importance de l'intervention d'une tierce partie ne peut être suffisamment soulignée. Parce que le Soudan du Sud n'a pas de force armée nationale, pas d'agence de sécurité nationale. Les armées existantes sont toutes partisanes et à caractère ethnique", a ajouté l'ex-rébellion.
Le président Kiir a appelé jeudi Riek Machar à rentrer à Juba et dit attendre une réponse sous "48 heures", tout en s'engageant à "assurer sa sécurité".
M. Machar a quitté Juba après les combats meurtriers (au moins 300 morts) qui ont opposé du 8 au 11 juillet ses troupes à celles de M. Kiir, et n'est plus apparu en public depuis.
Avec AFP