La guerre fait rage depuis le 15 avril 2023 entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire. Cette guerre a fait des milliers de morts, dont entre 10.000 et 15.000 dans une seule ville du Darfour (ouest), selon des experts de l'ONU.
Lire aussi : Au moins 54 morts dans une région disputée entre les deux SoudanEn raison du conflit, "huit millions de personnes ont été chassées de chez elles au Soudan, la majorité déplacées à l'intérieur, mais aussi de plus en plus à l'extérieur" du pays, a indiqué M. Grandi lors d'une conférence de presse à Addis Abeba. "Plus d'un million et demi ont trouvé refuge dans les pays voisins : Egypte, Tchad, Centrafrique, Soudan du Sud et Ethiopie", a-t-il poursuivi. L'Ethiopie héberge quelque 50.000 de ces réfugiés – soudanais et étrangers – ayant fui le Soudan depuis avril.
"La crise au Soudan, qui a provoqué d'énormes souffrances humanitaires (...), est faiblement financée", s'est insurgé le patron du HCR, en rappelant que l'an dernier "moins de 40% du budget" nécessaire avait été trouvé. "Ce n'est pas acceptable", a-t-il insisté, "je comprends qu'il y ait d'autres crises plus visibles. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas urgence".
Échec des efforts diplomatiques
A l'adresse des "bailleurs, particulièrement des bailleurs européens", il a rappelé que "les réfugiés ne recevant pas assez de nourriture, de médicaments ou d'abris poursuivent leur chemin. Et après, les pays européens se plaignent que ces gens traversent la Méditerranée". "Si nous ne stabilisons pas ces populations – et l'aide humanitaire est la première étape (...) – ces personnes se déplaceront (...) Je pense donc qu'il est dans l'intérêt des bailleurs de les stabiliser via plus d'aide humanitaire", a-t-il souligné.
Au 21 janvier, le nombre de personnes déplacées par le conflit au Soudan s'élevait à 7,6 millions, dont environ la moitié d'enfants, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). "La semaine dernière, le nombre de nouveaux arrivants au Tchad a dépassé les 500.000 depuis avril dernier et, au Soudan du Sud, 1.500 personnes en moyenne traversent quotidiennement le pays", a ajouté le HCR dans un communiqué.
Selon Ocha, au 21 janvier, près de 517.000 personnes ont traversé la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud depuis avril. Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix, notamment des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite et, plus récemment, de l'organisation est-africaine Igad, ont jusque-là échoué. Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, visant notamment les civils, durant les plus de neuf mois de conflit.