Soutien de l'ONU à une force antijihadiste au Sahel : Le Drian pense "y arriver"

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, 8 juin 2017.

"La sécurité des Africains ne viendra, in fine, que par les Africains eux-mêmes... Nous essayons de faire avancer cette thèse, je pense que nous y arriverons", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères en tournée dans la région Sahélienne.

Jean-Yves Le Drian s'est dit jeudi à Dakar plutôt confiant dans les chances de faire approuver par l'ONU la création d'une force conjointe antijihadiste par les pays du G5 Sahel.

Le projet de résolution présenté par la France pour appuyer, y compris financièrement, le déploiement de cette force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) rencontre des réticences au Conseil de sécurité, en particulier de la part des Etats-Unis.

Face à "l'accroissement de la menace terroriste sur certains Etats du Sahel, singulièrement d'ailleurs sur le Mali, le Burkina et le Niger", M. Le Drian a salué l'initiative de ces pays qui, au sein du G5 Sahel, ont "décidé de créer une force conjointe pour mener des opérations contre le terrorisme".

"Nous pensons qu'il faut les appuyer dans cette démarche, parce que la sécurité des Africains ne viendra, in fine, que par les Africains eux-mêmes" a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye.

Avec le Sénégal, qui siège actuellement au Conseil de sécurité, "nous essayons de faire avancer cette thèse, je pense que nous y arriverons", a affirmé le chef de la diplomatie française.

Avant le Sénégal, M. Le Drian a entamé sa tournée ouest-africaine par la Guinée mercredi soir. Il est attendu ensuite en Mauritanie, ou il doit notamment se rendra au siège du "G5 Sahel

Le prochain sommet du G5 Sahel se déroulera le 2 juillet à Bamako en présence du président français Emmanuel Macron.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Cette dégradation de la situation a conduit les pays touchés à réactiver le projet de force conjointe du G5 Sahel, évoqué depuis 2015.

Avec AFP