Au Burkina Faso, les diverses affaires de malversations et de détournement continuent de faire la Une. Jeudi, le procureur de Ouagadougou est notamment revenu sur l'affaire Jean-Claude Bouda. Incarcéré, l'ancien ministre de la Défense du président Roch Kaboré a été inculpé pour "enrichissement illicite"et "blanchiment de capitaux".
Lors de cette conférence de presse, Harouna Yoda, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, est revenu sur des dossiers ayant été soulevés au départ par des journaux d’investigation.
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Il s’agit, entre autres, du délit d’apparence et de la présomption de blanchiment de capitaux dont est accusé l’ex-ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda.
Le procureur estime que rien ne justifie les gains de l’ex-ministre. "M. Bouda a soutenu l’existence de certains apports tant en natures qu’en numéraires. Les documents produits pour justifier les apports ne semblent pas avoir une force probante, ce qui laisse penser à de faux documents établis à dessein pour les besoins de la cause", a fait remarquer le procureur Yoda.
Le procureur a aussi fait cas de l’histoire des faux ordres de mission à la présidence du Faso. Des agents du groupement de sécurité et de protection républicaine ont perçu des frais pour des missions qu’ils n’ont pas effectuées.
"La secrétaire générale de la présidence du Faso, le directeur administratif et financier de la présidence du Faso et le commandant de la GSPR ainsi que certains de ses éléments ont été entendus. Cette enquête a permis de confirmer l’écrit du journal quant à l’existence de faux ordres de mission ayant donné lieu à des payements de certains éléments du GSPR", a affirmé le procureur Yoda.
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De l’affaire des 77 véhicules acquis par la mairie de Ouaga, des magistrats ont tenté de noyer le dossier contre le payement de 70 millions de francs CFA. Deux personnes qui étaient en garde à vue ont été déférés à la prison de Ouagadougou.
"Le dossier est toujours en cours d’enquête au parquet", a fait remarquer Harouna Yoda.
Lire aussi : La presse libre du Faso aide la justice à voir clair dans un scandale de corruptionConcernant ce dernier dossier, le journal d’investigation l’Evènement a beaucoup contribué à rendre public cette affaire de corruption au sommet de l’Etat. Selon le directeur de publication de ce bimensuel, Serge Oulon, il est possible que d’autres personnes impliquées ne soient pas encore aux arrêts.
"C’est une bonne chose que l’enquête soit ouverte. Maintenant on peut se demander si on s’est donné les moyens de la mener de façon totale et impartiale afin de mettre la main sur toutes les personnes incriminées. C’est possible qu’il y ait des personnes qui ne sont pas citées, mais qui sont aussi impliquées", a souligné Serge Oulon.
Selon la loi, tout prévenu est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire devant un tribunal.