Suspension des poursuites contre des vétérans opposés à Mugabe au Zimbabwe

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe arrive pour l'ouverture du Parlement à Harare, Zimbabwe, le 6 octobre 2016.

La justice du Zimbabwe a suspendu mercredi les poursuites intentées contre cinq anciens combattants de la guerre d'indépendance accusés d'avoir "sapé l'autorité" du président Robert Mugabe en dénonçant ses méthodes "dictatoriales".

Lors de la deuxième audience de leur procès devant un tribunal d'Harare, le juge Hosea Mujaya a reproché au parquet ses demandes répétées de report des débats.

"Je rejette tout nouveau report (...) gardez votre pagaille au sein de votre service", a sèchement argumenté le magistrat.

Cette décision impose au parquet de renouveler toute la procédure avant d'obtenir une nouvelle date d'audience.

Douglas Mahiya, le porte-parole de l'Association nationale des anciens combattants du Zimbabwe (ZNLWA), et quatre autres de ses responsables sont poursuivis pour avoir écrit en août un texte accusant M. Mugabe de comportement "dictatorial".

Ils avaient également annoncé qu'ils ne soutiendraient pas une nouvelle candidature à la présidence du chef de l'Etat, 92 ans.

Mardi, leur avocate, Beatrice Mtetwa, avait rejeté devant le juge les accusations lancées contre ses clients.

Jusque-là considérés comme des piliers du régime, les vétérans ont publiquement manifesté leur défiance au président l'été dernier, en pleine vague de manifestations anti-Mugabe.

La répression implacable menée par le régime contre toute forme d'opposition a jusque-là réussi à éteindre la contestation.

Mais la grave crise économique que traverse le pays, où 90% de la population est au chômage, maintient la pression sur le régime du président Mugabe.

Pour pallier le manque de liquidités qui asphyxie l'économie, le gouvernement du Zimbabwe a annoncé l'émission prochainement de "billets d'obligation", indexés sur le dollar, ravivant dans la population les craintes de l'hyperinflation des années 2000.

Avec AFP