Les Etats-Unis ont reconnu jeudi ne plus faire du départ du président syrien une "priorité" et chercher une nouvelle stratégie dans le règlement du conflit en Syrie qui dure depuis six ans.
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a même indiqué que son pays voulait travailler avec la Turquie et la Russie pour trouver une solution politique à long terme en Syrie, plutôt que de se focaliser sur le sort du président syrien.
La France, qui a longtemps exigé farouchement que M. Assad parte avant qu'une transition politique ne soit engagée en Syrie, avait également mis de l'eau dans son vin.
"Si certains veulent à tout prix qu'on place le débat sur : +Est-ce que l'on garde Assad ou est ce que l'on ne garde pas Assad+, ce n'est pas comme cela que la question se pose. La question est celle de savoir si la communauté internationale respecte ses propres engagements", a estimé M. Ayrault en arrivant à une réunion de l'Otan à Bruxelles.
M. Ayrault a toutefois précisé qu'il profiterait de la présence à cette réunion de son homologue américain Rex Tillerson pour lui demander de "clarifier" certaines positions de Washington sur des sujets comme les dépenses de défense, la lutte antiterroriste, mais aussi la transition politique envisagée pour la Syrie.
"Si on veut la paix et la sécurité durables en Syrie, il ne faut pas seulement l'option militaire, il faut l'option politique et l'option politique c'est la négociation pour une transition" conformément à la position adoptée en décembre 2015 par l'ONU, a-t-il insisté.
Le 18 décembre 2015, les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont adopté une résolution (2254) établissant une feuille de route pour une solution politique.
Outre des négociations opposition-régime, comme celles actuellement en cours à Genève, et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition et des élections.
Avec AFP