Sénégal: les Etats-Unis "attristés" par les violences, appellent au calme

Un manifestant lance une pierre sur la police à Dakar, le 1er juin 2023 lors d'une manifestation. (Photo AFP)

Les Etats-Unis se sont dits samedi "préoccupés et attristés" par les violences qui secouent le Sénégal depuis jeudi et ont appelé à un retour au calme.

"Nous exhortons toutes les parties à exprimer leurs vues de manière pacifique", a déclaré dans un communiqué Matthew Miller, porte-parole du département d'Etat américain.

« Le solide bilan du Sénégal en matière de gouvernance démocratique, d'état de droit et de coexistence pacifique est quelque chose dont le peuple sénégalais peut être fier à juste titre. Nous exhortons toutes les parties à exprimer leurs points de vue de manière pacifique », a écrit Mr. Miller dans ce communiqué rendu public samedi, présentant aussi ses condoléances « aux familles et amis des personnes décédées. »

Le Sénégal reste samedi sous tension au lendemain d'affrontements qui ont fait six nouveaux morts, portant à 15 le nombre de décès depuis jeudi et la condamnation à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko.

"On a enregistré dans la journée du 2 juin six décès, dont quatre dans la région de Dakar et deux dans la région de Ziguinchor", a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministre de l'Intérieur.

Des heurts ont opposé vendredi soir de petits groupes de jeunes manifestants très mobiles aux forces de l'ordre à Dakar, dans la banlieue de la capitale et dans le sud du pays. Aucun incident n'avait été signalé par le ministère de l'Intérieur samedi en début d'après-midi.

De nombreux biens publics et privés ont été saccagés, notamment des banques et des magasins Auchan dans la banlieue de Dakar. Des pneus brulés et cailloux jonchaient la chaussée de plusieurs rues samedi matin.

Plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, WhatsApp ou Twitter, sont coupés, une mesure du gouvernement pour faire cesser selon lui "la diffusion de messages haineux et subversifs".

L'armée s'est déployée, comme la veille, autour de points stratégiques. Policiers et gendarmes sont également présents en grand nombre dans la capitale.