Membre du parti Chadema, Godbless Lema avait fui le pays pour le Canada en novembre 2020, évoquant des menaces à son encontre. M. Lema, 46 ans, est "arrivé cet après-midi (mercredi) au Kilimanjaro International Airport", à environ 70 kilomètres au nord d'Arusha, a annoncé Chadema sur Twitter.
Lire aussi : L'opposition tanzanienne appelle ses membres en exil à revenir au paysDes partisans l'ont accueilli avec drapeaux aux couleurs bleu, blanc, rouge de Chadema. Critique du gouvernement, Godbless Lema avait été élu député pendant 10 ans avant de perdre son siège en 2020.
Ce résultat et celui de la présidentielle, qui avait vu le sortant John Magufuli réélu avec un score officiel de 84% des voix, avaient été contestés par l'opposition qui avait appelé à des manifestations. Mais leurs dirigeants avaient été rapidement arrêtés. Godbless Lema s'était alors réfugié au Kenya avec sa femme et ses enfants avant d'obtenir l'asile politique au Canada.
Le retour de M. Lema intervient un peu plus d'un mois après celui de Tundu Lissu, figure centrale de l'opposition et ancien candidat à la présidentielle, qui avait passé presque cinq ans en exil en Belgique après une tentative d'assassinat. Mi-janvier, la présidente Samia Suluhu Hassan avait annoncé la levée de l'interdiction des meetings politiques d'opposition.
Cette interdiction avait été décrétée en 2016 par l'autoritaire M. Magufuli, décédé soudainement en mars 2021. Sous la présidence de John Magufuli, surnommé le "Bulldozer", élu pour la première fois en 2015, les rassemblements politiques ont été interdits, les dirigeants politiques de l'opposition emprisonnés et les médias intimidés.
Sa successeure Samia Suluhu Hassan est revenue sur plusieurs de ses politiques les plus controversées et a promis des réformes réclamées de longue date par l'opposition.
Mais l'optimisme suscité par ces premières décisions avait été quelque peu douché par l'arrestation en juillet 2021 du président de Chadema, Freeman Mbowe, et trois responsables du parti à Mwanza (ouest), où ils devaient participer à un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles.
Après cette arrestation, l'opposition avait qualifié la présidente de "dictatrice". Mais après sept mois de procès pour "terrorisme", les procureurs avaient finalement annoncé en mars 2022 abandonner les poursuites contre les quatre hommes, remis alors en liberté.