La tension ne faiblit pas à Zanzibar, après l'annulation des récentes élections. Deux engins ont explosé, samedi 31 octobre, près d'un rond-point très animé de Zanzibar City, la capitale de l'archipel tanzanien semi-autonome. Si les deux petites explosions ont provoqué la panique parmi les passants, elles n'ont fait ni mort ni blessé, selon l’AFP.
Vendredi soir, la police avait déjà fait détoner un engin explosif artisanal au coeur de Stone Town, le centre historique de Zanzibar City classé au patrimoine mondial de l'Unesco, où les touristes sont nombreux.
Zanzibar a été le lieu de tensions politiques et interconfessionnelles ces dernières années - avec des attaques à la grenade - et ces violences ont affecté le secteur clé du tourisme.
La Commission électorale de Zanzibar a décidé mercredi d'invalider les élections sur l'archipel en raison de fraudes et de convoquer un nouveau scrutin. Quelque 500 000 électeurs devaient se rendre aux urnes le 25 octobre pour élire le chef de l'exécutif local et leurs députés, en même temps que le président tanzanien.
Sharif Hamad menace d'appeler à des manifestations
Seif Sharif Hamad, le vice-président et chef du principal parti d'opposition de l'archipel, le Front civique uni (CUF), s'était déclaré dès lundi vainqueur de l'élection présidentielle locale, avant même toute annonce officielle de résultats.
Il a menacé vendredi d'appeler à des manifestations lundi si le problème n'est pas résolu d'ici là. M. Hamad a prévenu qu'il ne reconnaîtrait pas l'autorité de son rival, le président sortant de Zanzibar Ali Mohamed Shein, avec lequel il partage le pouvoir au sein d'un gouvernement de coalition.
"A compter du 2 novembre (lundi), il n'y aura pas de gouvernement ici et Shein ne sera plus le président", a-t-il affirmé.
Au niveau national, le candidat du parti au pouvoir, John Magufuli, a été élu jeudi président de la Tanzanie. Mais son principal rival, l'opposant Edward Lowassa, conteste sa victoire et s'est auto-proclamé vainqueur.
Avec AFP