Le bilan et l’origine de l’incendie faisaient encore polémique dimanche après-midi. Trois morts, pour certains, six pour d’autres et le feu aurait été déclenché par une grenade lacrymogène tombée sur une des nombreuses boutiques de cette rue marchande jouxtant le principal centre commercial de la capitale Niamey.
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Mohamed Bazoum, le ministre de l’Intérieur, s'est rendu sur les lieux et donné la version officielle. "Ce n’est pas la police puisqu’il n’y avait pas de manifestants dans les environs. Nous serons édifiés sur ce qui s’est passé a la fin d’une enquête qui vient d’être ouverte sur cet incendie qui a malheureusement provoqué la mort de trois personnes", a déclaré M. Bazoum.
L’incendie a ravagé une bonne partie des boutiques dans lesquelles les commerçants se sont retrouvés après avoir été déguerpis d’autres endroits par la municipalité quelques jours auparavant.
L’évènement a endeuillé la manifestation pacifique organisée par des organisations de la société civile. Elles exigent du gouvernement la publication du rapport de l’audit du ministère de la défense et sa transmission à la justice.
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Selon des témoins, les quelques manifestants qui ont répondu ont très tôt été surpris par le dispositif policier mis en place pour empêcher l'accès au lieu du meeting. Les premiers regroupements ont été dispersés par les forces de l’ordre, donnant lieu à quelques échauffourées. Certains manifestants ont été arrêtés par la police.
"Nous ne savons de quoi ils sont accusés, puisque nous n’avions jamais reçu de notification officielle de l’interdiction de la manifestation", regrette un des responsables de la société civile quelques heures avant qu’il ne soit lui-même arrêté avec d'autres personnes.
L’appel à cette manifestation a été motivé par le refus de la société civile de la manière dont les autorités veulent traiter le dossier des détournements. Plutôt que de permettre une enquête judiciaire, le gouvernement voudrait un règlement à l'amiable avec restitution des fonds manquants. Ce qui a indigné plus d’un citoyen.