Le président américain a eu droit à une visite de la Cité interdite en compagnie de son homologue Xi Jinping, président d'un pays dont il avait fait l'un de ses boucs émissaires avant son élection il y a tout juste un an, l'accusant d'avoir "volé" des millions d'emplois aux Etats-Unis.
Désireux d'obtenir l'aide de Pékin dans sa croisade contre la Corée du Nord, il ne tarit plus d'éloges envers son homologue chinois.
"J'attends avec une grande impatience de rencontrer le président Xi, qui vient tout juste de remporter une grande victoire politique", avait tweeté M. Trump quelques heures avant de rejoindre Pékin, faisant allusion au nouveau mandat de cinq ans que Xi Jinping a obtenu à la tête du Parti communiste chinois (PCC) et donc du pays le plus peuplé du monde.
"Il passe de la pommade. C'est pour préparer le terrain et le mettre de bonne humeur parce qu'il aura des choses désagréables à lui dire", pronostique le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hong Kong.
Les deux présidents doivent entrer dans le vif du sujet jeudi lors d'un sommet qui pourrait mettre à l'épreuve leur "amitié" née lors de leur première rencontre en avril dans la villa du milliardaire américain en Floride.
Mise en garde
Si la Chine a voté les dernières sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord et promis de les appliquer strictement, Washington lui demande d'étrangler économiquement Pyongyang.
"Des échanges commerciaux se poursuivent" à la frontière sino-coréenne, a affirmé un haut responsable de l'administration américaine devant la presse.
La Chine assure la quasi-totalité du commerce de la Corée du Nord, qui a procédé début septembre à un nouvel essai nucléaire. Mais si elle s'oppose au programme nucléaire nord-coréen, elle rejette les menaces de Donald Trump et plaide pour le dialogue.
La Chine est la troisième étape de la tournée asiatique du président américain, qui a rendu visite auparavant à ses alliés japonais et sud-coréen.
Avant de quitter mercredi la Corée du Sud, Donald Trump a une nouvelle fois mis en garde la Corée du Nord, tout en appelant Kim Jong-Un à sortir de son isolement.
"Ne nous sous-estimez pas, ne nous mettez pas à l'épreuve", a lancé M. Trump devant l'Assemblée nationale sud-coréenne, sous des applaudissements nourris.
M. Trump en a profité pour appeler "toutes les nations responsables" à unir leurs forces, citant la Chine et la Russie, appelées à rompre tous liens commerciaux et technologiques avec le régime stalinien.
Mais le président américain a aussi tendu la main au dirigeant nord-coréen.
"En dépit des crimes que vous avez commis contre Dieu et l'homme, nous voulons ouvrir une voie vers un avenir meilleur", a-t-il déclaré à l'attention du jeune leader du Nord.
Son discours devant les députés sud-coréens intervenait quelques heures après une déconvenue pour Donald Trump: l'annulation d'une visite surprise à la zone démilitarisée (DMZ). Pour cause de brouillard, l'hélicoptère présidentiel n'a pu se poser à proximité de cette zone qui sépare les deux Corées depuis la fin de la guerre en 1953.
'Graves déséquilibres'
Les relations commerciales devraient être l'autre gros dossier de la visite du président américain en Chine, même si 9 milliards de dollars d'accords ont été signés dès mercredi.
A bord d'Air Force One, le haut responsable américain a évoqué "les graves déséquilibres" dans la relation économique bilatérale, "pas juste le déficit commercial mais aussi les règles inéquitables, comme les transferts de technologie imposés aux entreprises américaines".
Le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine ne montre pas de signe de dégonflement un an après l'élection de Donald Trump.
Alors qu'il atterrissait à Pékin, les Douanes chinoises faisaient état d'un excédent commercial de 223 milliards de dollars avec les Etats-Unis sur les 10 premiers mois de l'année, en hausse de 8% par rapport à la même période de 2016.
Avec AFP