La rencontre entre les deux dirigeants arrivés récemment au pouvoir débutera par un dîner jeudi soir à la Maison Blanche en présence de leurs épouses. Le président américain et son homologue coréen, issu du centre-gauche, se retrouveront vendredi matin pour un tête-à-tête dans le Bureau ovale. S'ils ont prévu de faire des déclarations, aucune conférence de presse n'est annoncée.
Donald Trump a fait de l'arrêt des programmes nord-coréens l'une de ses priorités. Mais entre ses récents propos appelant à s'occuper du dossier nord-coréen "rapidement", et un tweet énigmatique il y dix jours dans lequel il déplorait l'absence de résultats de la Chine sur ce dossier tout en remerciant Pékin pour ses efforts, son approche reste difficile à décrypter.
"La stratégie du président est d'augmenter de manière significative la pression - à la fois économique et diplomatique - sur la Corée du Nord afin de la faire changer d'approche", explique un responsable de la Maison Blanche. "A ce stade, nous ne voyons aucune indication d'une volonté de réduire la menace".
Washington garantit la sécurité de la Corée du Sud. Quelque 28.000 soldats américains y sont déployés face à une Corée du Nord qui multiplie les essais de missiles --cinq depuis l'entrée en fonction de M. Moon-- dans sa quête pour mettre au point un engin balistique intercontinental susceptible de porter le feu nucléaire sur le continent américain.
- 'Entamer un dialogue' -
Dans l'avion qui l'emmenait aux Etats-Unis, M. Moon a expliqué l'approche en deux temps qu'il appelle de ses voeux: gel des programmes en cours et discussions, puis dialogue approfondi pour le démantèlement total du programme nucléaire nord-coréen.
"Sans récompenser la Corée du Nord pour son comportement répréhensible, la Corée du Sud et les Etats-Unis devraient examiner ensemble ce qu'ils pourraient donner au nord en échange d'un gel de son programme nucléaire", a-t-il déclaré.
"Nous devrions entamer un dialogue avec la Corée du Nord", a-t-il ajouté, précisant qu'il devait se faire sous conditions. "Au minimum, la Corée du Nord devrait s'abstenir de tout nouveau test nucléaire ou balistique et promettre un gel de son programme".
Le bouclier anti-missiles américain devrait aussi figurer en bonne place des discussions.
Des éléments du système Thaad (Terminal High Altitude Area Defense) ont déjà été installés en Corée du Sud mais Séoul a gelé la poursuite du déploiement après une virulente campagne de la Chine, principal allié de Pyongyang.
Officiellement, ce gel s'explique par la nécessité d'une nouvelle enquête exhaustive sur l'impact environnemental du bouclier. Mais cette décision est d'après des analystes une façon pour M. Moon de jouer la montre et se sortir de l'imbroglio diplomatique reçu en héritage de l'ex-chef de l'Etat conservatrice destituée, Park Geun-Hye.
La Maison Blanche a par ailleurs promis des discussions "amicales" mais "franches" sur la question des échanges. Le président américain entend soulever, comme il fait avec nombre de ses interlocuteurs étrangers, la question du déficit commercial des Etats-Unis.
Avec AFP