Tunisie : le gouvernement annonce des poursuites judiciaires contre des responsables syndicaux

Tunisie : la tension est vive après les affrontements entre l'armée et des éléments loyalistes (Archives)

Un communiqué de la présidence du gouvernement tunisien publié vendredi après des manifestations des policiers la veille, annonce que des responsables syndicaux, coupables selon elle de "pratiques honteuses" et d'"abus flagrants" pourront faire l’objet des poursuites judiciaires.

Des centaines de policiers, habillés en civil, ont manifesté jeudi devant le siège de la présidence du gouvernement sur la base de revendications salariales, scandant notamment des slogans hostiles au Premier ministre Habib Essid.

Dans un communiqué, les services de M. Essid ont déploré "l'expression de slogans politiques (...) loin de l'action syndicale et des revendications professionnelles", mais aussi "l'introduction intentionnelle des membres du syndicat national des forces de la sécurité intérieure au sein du siège du gouvernement", ainsi qu'une "perturbation du rythme du travail".

Ce rassemblement a donné lieu à des "pratiques honteuses", "illégales" et à "des abus flagrants, contraires aux dispositions de la Constitution et aux lois en vigueur", a renchéri la présidence du gouvernement.

Cette dernière a indiqué qu'elle allait "entamer des poursuites judiciaires contre toute personne dont l'implication sera prouvée".

L'appel à manifester avait été lancé par le syndicat national des forces de sécurité, qui réclame une meilleure prise en compte du coût de la vie mais aussi de la difficulté croissante de la tâche dans un pays à la fois ciblé par des attentats jihadistes et théâtre de nombreux mouvements sociaux.

Selon un journaliste de l'AFP, outre les slogans hostiles au Premier ministre, des manifestants ont, durant la manifestation, enlevé les barricades encerclant le siège du gouvernement avant de monter sur les fenêtres de l'édifice.

Fin janvier, des centaines de policiers avaient déjà manifesté devant le palais présidentiel de Carthage, près de Tunis, jugeant la majoration proposée insuffisante.

Lors de récentes négociations, un responsable mandaté par la présidence du gouvernement, cité dans un procès-verbal, a fait valoir que le coût des hausses de salaires demandées atteignait près d'un milliard de dinars (450 millions d'euros).

Avec AFP