L'UE appelle la Turquie à "éviter toute déclaration excessive"

La responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Federica Mogherini, à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE au siège du Conseil européen à Bruxelles, en Belgique, le 6 février 2017

L'Union européenne a appelé la Turquie "à s'abstenir de toute déclaration excessive" dans la crise diplomatique née du refus par les Pays-Bas d'autoriser des ministres turcs à participer à des meetings pro-Erdogan.

L'UE exhorte Ankara "à s'abstenir de toute déclaration excessive et d'actions qui risqueraient d'exacerber encore la situation", dans une déclaration de la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, co-signée par le commissaire Johannes Hahn, chargé de la politique de voisinage de l'Union.

"Les questions préoccupantes ne peuvent être résolues que par des canaux de communication ouverts et directs", ont ajouté Mme Mogherini et M. Hahn, assurant qu'ils "continueront à fournir (leurs) bons offices dans l'intérêt des relations entre l'UE et la Turquie".

"Il est essentiel d'éviter une nouvelle escalade et de trouver les moyens de calmer la situation", ont-ils exhorté.

Sur le fond de la crise diplomatique, ils ont renvoyé aux compétences des Etats membres.

"Les décisions relatives à la tenue de réunions et de rassemblements dans les États membres relèvent de l'Etat membre concerné, conformément aux dispositions applicables du droit international et du droit national", est-il précisé dans leur déclaration conjointe.

La Turquie reproche aux Pays-Bas d'avoir refusé la participation de ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.

Depuis samedi, les dirigeants turcs ont rivalisé de violentes critiques à l'encontre des autorités néerlandaises, M. Erdogan promettant dimanche de leur "faire payer le prix" pour le traitement - rappelant selon lui "le nazisme et le fascisme" - réservé à deux ministres turcs.

La présence d'hommes politiques turcs à de tels rassemblements a donné lieu ces dernières semaines à des passes d'armes entre Ankara et plusieurs capitales européennes.

Avec AFP