Un Casque bleu tué dans une attaque au mortier au Mali

Des Casques bleus tchadiens patrouillent près d'Aguelhok, au Mali, le 24 janvier 2014.

Un Casque bleu de l'ONU au Mali a été tué et deux autres grièvement blessés lundi dans une attaque au mortier contre leur camp d'Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne selon la Mission des Nations unies (Minusma).

"Hier (lundi), en fin d'après-midi, plusieurs tirs de mortier ont visé le camp de la Minusma à Aguelhok", a précisé la force de l'ONU dans un communiqué, ajoutant que l'attaque "a coûté la vie à un Casque bleu et en a grièvement blessé deux autres".

Le texte ne mentionne pas leur nationalité, mais la grande majorité des troupes de l'ONU à Aguelhok appartiennent au contingent tchadien.

Dans le communiqué, Koen Davidse, chef de la Minusca par interim, explique que "les attaques perpétrées contre la Minusma n'affaibliront pas la détermination de la mission à appliquer pleinement son mandat de soutien aux efforts du gouvernement malien, des parties signataires de l'accord de paix et du peuple malien pour parvenir à une paix et une stabilité durables".

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni la semaine dernière pour discuter de la situation au Mali, a estimé que "les retards continuels menacent la viabilité de l'accord" de paix signé en mai-juin 2015.

"Cette attaque marque une période noire et violente au Mali. Les attaques criminelles et sanglantes des derniers jours démontrent que le terrorisme cible, sans discrimination, le camp de la paix. Je souhaite manifester notre reconnaissance et notre solidarité aux familles des nombreuses victimes", a déclaré Koen Davidse.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature de l'accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.