Junet Mohammed est un cadre important du Mouvement démocratique orange (ODM), parti de Raila Odinga, principal candidat d'opposition à l'élection présidentielle du 8 août dans cette puissance économique d'Afrique de l'Est.
Le député a été arrêté à Homa Bay (ouest) en raison de propos qu'il aurait tenus début juillet lors d'une réunion de la branche jeunesse du parti.
Selon la police, M. Mohammed a incité à l'"injure, à la haine et à la discrimination" lorsqu'il a dit que si M. Odinga remportait le scrutin, l'actuel président Uhuru Kenyatta et son ethnie kikuyu - la plus importante du Kenya - "resteraient à leur place dans (la ville de) Nyeri", bastion du président et majoritairement kikuyu, selon une copie de l'acte d'inculpation obtenue par l'AFP.
M. Mohammed a rejeté ces accusations. Il a été libéré sous caution vendredi. La prochaine audience a été fixée à fin octobre.
En juin 2016, Junet Mohammed avait déjà été inculpé, ainsi que sept autres députés, pour avoir proféré des discours de haine et incité leurs partisans à la violence. La libération conditionnelle avait été accordée aux prévenus et l'affaire est toujours en cours devant un tribunal de Nairobi.
Le 8 août, quelque 19 millions d'électeurs sur une population d'environ 46 millions d'habitants par la Banque mondiale seront appelés à élire leurs président, gouverneurs, députés, sénateurs et membres des assemblées locales.
Les élections au Kenya se jouent rarement sur des programmes, beaucoup plus sur des sentiments d'appartenance ethnique et géographique.
La présidentielle du 8 août sera un remake de celle de 2013. M. Odinga, 72 ans, ex-Premier ministre (2008-2013) et trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007 et 2013), affronte le chef de l'Etat sortant, Uhuru Kenyatta.
Le scrutin s'annonce serré selon les récents sondages d'opinion. La température électorale dans le pays est montée d'un cran ces dernières semaines, marquées par des accusations acrimonieuses des deux camps.
Ces accusations croisées suscitent l'inquiétude de nombreux observateurs qui craignent qu'elles ne débouchent sur des troubles. Fin 2007-début 2008, le pays avait plongé pendant deux mois dans des violences électorales qui avaient fait plus de 1.100 morts, plusieurs centaines de milliers de déplacés et avaient traumatisé la population de ce pays réputé stable.
Avec AFP