Un étudiant ivoirien tué lors des récentes manifestations en Guinée

Des manifestants s'enfuient devant la police antiémeute dans un quartier de Conakry, le 21 novembre 2017.

Un étudiant ivoirien a été tué par balle suite à une probable bavure policière à Conakry, lors de manifestations d'élèves qui ont secoué la Guinée la semaine dernière, a annoncé lundi à Abidjan le ministère ivoirien de l'Education nationale.

"Junior Yobouet Yao, 23 ans, étudiant en 6e année à la faculté de médecine de Conakry a été atteint d'une balle à la tête, alors qu'il dormait dans sa chambre", a précisé le ministère à l'AFP.

"Des policiers à bord d'un pick-up ont tiré en direction d'un bâtiment abritant des étudiants ivoiriens", a expliqué de son côté Clémentine Yobouet Aka, principale de Collège et mère de la victime.

"La balle a traversé la vitre du bâtiment et a atteint à la tête mon fils qui dormait tranquillement dans son lit" a-t-elle poursuivi, la gorge nouée de sanglots.

Des milliers de collégiens et lycéens guinéens sont descendus, il y a une semaine dans les rues de Conakry pour réclamer le retour en classe des enseignants en grève depuis un mois. Les syndicats menacent de déclencher une "grève générale" sur l'ensemble du territoire.

Lancé le 13 novembre, la grève des enseignants a déjà fait deux victimes: des adolescents de 15 et 17 ans tués par balles lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.

En février, huit personnes avaient été tuées en Guinée, dont plusieurs par balles, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.

Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le lourd bilan de victimes lors des manifestations politiques ou sociales dans le pays.

"Jusqu'à présent, aucune des investigations menées dans le cadre des violences commises au cours de manifestations n'a conduit à un procès", avaient déploré en mars plusieurs de ces organisations, dont la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

Avec AFP