Des photos de ces deux anciens de Manchester United apparaissent sur la première page pour illustrer un article sur l'affrontement prévu vendredi entre leurs clubs, l'Inter Milan pour Lukaku et l'AS Rome pour Smalling.
L'article affirme que le Belge et l'Anglais "qui ont appris à se respecter, ont pris des positions fortes pour dénoncer le racisme et sont devenus des symboles de leurs deux clubs".
Mais la "Une" a subi de nombreuses critiques, dans un pays où le racisme dans le football est un problème récurrent.
Lire aussi : Des Ultras de l'Inter Milan assurent que les cris de singe ne sont pas racistes"En tant qu'Italien, j'ai honte", a expliqué l'agent de Lukaku, Federico Pastorello, sur la chaîne Sky Sport News, estimant que plus généralement, "le racisme est un gros problème, un problème culturel".
La question pour lui, "ce n'est pas seulement le titre d'un quotidien, c'est ce qu'on respire dans les stades, sur les réseaux sociaux, dans les rues". "Il faut que toutes les institutions prennent la question au sérieux", a-t-il dit, estimant que c'est désormais le cas dans le Championnat italien et en Ligue des champions.
- Le Corriere interdit à Rome et Milan -
L'agent s'est félicité de l'attitude de Lukaku qui "affronte le problème à chaque fois avec force et puissance. Il n'est certainement pas content, mais il est suffisamment fort pour l'affronter".
Lire aussi : Romelu Lukaku signe à l'Inter MilanL'AS Roma a tweeté que "personne au monde" ne pouvait penser qu'un titre pareil était bien choisi. Le club a décidé de fermer ses entraînements au Corriere dello Sport, imité en celà par l'AC Milan.
De son côté, l'Inter Milan, le club de Lukaku, a jugé "totalement inacceptable une telle ignorance à propos du racisme".
"Nous ne resterons pas muets sur ce sujet (...) la superficialité et l'ignorance sur la question du racisme ne sont plus tolérables", a critiqué le club, avant d'ajouter: "le football est passion, culture et fraternité. Nous sommes et serons toujours contre toute forme de discrimination".
Pour sa part, l'organisme anti-raciste international Fare a estimé, à propos du titre du Corriere dello Sport, que "les médias alimentent le racisme tous les jours".
Des joueurs noirs comme Lukaku, l'Italien Mario Balotelli ou l'Ivoirien Franck Kessie ont régulièrement été la cible d'insultes et de cris racistes cette saison.
Interrogé par l'AFP, le chef de la stratégie de l'AS Rome, Paul Rogers, a estimé que le choix du titre était "terrible" bien que l'article soit très "positif".
"Malheureusement, comme on le voit sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens vont voir et juger uniquement le titre de première page et cela va créer de nouveaux problèmes alors même que nous essayons de lutter contre le racisme dans le foot italien", a affirmé Paul Rogers.
Lire aussi : Le Hellas Vérone bannit le chef de ses Ultras jusqu'en 2030Le Corriere dello Sport a défendu sa titraille dans un éditorial diffusé sur son site internet à la mi-journée en assurant qu'elle était "un éloge de la différence, la fierté de la différence et la magnifique richesse de la différence".
"Un titre innocent (...) est transformé en poison par ceux qui ont du poison à l'intérieur", a écrit le directeur du quotidien, Ivan Zazzaroni, fustigeant un "racisme anti-raciste".