Un opposant refuse de répondre à une convocation de la police au Congo

Charles Zacharie Bowao lors d'un meeting au Congo-Brazzaville le 27 septembre 2015

Le coordonnateur des deux principales coalitions d'opposition congolaises a déclaré avoir refusé mardi de se rendre à la police qui l'a convoqué dans le cadre d'une enquête sur les attaques survenues début avril dans les quartiers sud de Brazzaville.

La convocation adressée à Charles Zacharie Bowao, "pour affaire le concernant", lui a été déposée dimanche à son domicile. Elle est signée par le colonel Thomas Bakala Mayinda, président de la commission d'enquête sur les attaques qui ont visé des bâtiments publics le 4 avril et ont fait 17 morts selon le gouvernement.

"Je ne répondrai pas à cette convocation quim'a été déposée de façon irrégulière : quatre personnes (en civil) se sont présentées chez moi dans un véhicule non immatriculé'', a déclaré M. Bowao à l'AFP.

"Je considère qu'il s'agit d'inconnus. Je ne réponds donc pas à la convocation", a ajouté l'opposant, préférant envoyer son avocat pour "authentifier la convocation et cette commission d'enquête".

Enseignant de philosophie, M. Bowao coordonne depuis 2015 l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et le Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad), deux plateformes de partis d'opposition opposées au changement de la constitution l'an dernier et ayant contesté la réélection du président Denis Sassou Nguesso en mars.

M. Bowao est le premier opposant convoqué par cette commission mise en place au lendemain des troubles, selon une source policière, pour "faire la lumière et dégager les responsabilités" sur les attaques du 4 avril dans les quartiers sud de Brazzaville.

Elle est composée de représentants de la police et de la justice qui y travaillent "main dans la main", a ajouté la source policière sans autres détails.

L'opposant Guy-Brice Parfait Kolélas, arrivé deuxième à la présidentielle, a réclamé en vain une enquête parlementaire indépendante.

Menées par les ex-combattants des milices "ninjas" de Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, selon le gouvernement, les attaques du 4 avril sont survenues peu avant la validation par la cour constitutionnelle des résultats de la présidentielle du 20 mars.

Ceux-ci ont donné le président Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans de pouvoir à la tête du Congo, vainqueur avec plus de 60% des suffrages dès le premier tour. Ces résultats ont été qualifiés de "forfaiture" par cinq opposants.

Avec AFP