Un responsable palestinien critique le "silence" des USA sur la colonisation

Saeb Erakat, à gauche, en visite à New York, le 19 septembre 2011.

Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a critiqué mardi le "silence" de l'administration américaine sur la colonisation israélienne et son absence de soutien à la solution à deux Etats.

Le communiqué de Saëb Erakat est le plus critique de la part d'un haut responsable palestinien à l'encontre de l'administration américaine, ménagée depuis l'accession de Donald Trump au pouvoir il y a sept mois.

"Le fait que l'administration américaine n'ait pas déclaré que l'objectif final du processus de paix est de parvenir à deux Etats sur la base des frontières de 1967, ainsi que son silence sur l'intensification des activités coloniales israéliennes sont considérés par le gouvernement israélien comme une opportunité pour réduire à néant la solution à deux Etats et la remplacer par une solution à un seul Etat", a déploré Saëb Erakat, ajoutant que cette dernière solution équivalait à "l'apartheid".

Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis la guerre de juin 1967, et a ensuite annexé la partie arabe de Jérusalem. La communauté internationale n'a jamais reconnu l'annexion de Jérusalem-Est.

L'administration Trump tente de créer les conditions d'une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens, au point mort depuis 2014.

Le silence de l'administration américaine fait "obstacle" à la reprise de ces discussions, a dit M. Erakat.

La colonisation est l'un des sujets les plus épineux. Elle s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967 et plus de 600.000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec environ trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Les colonies israéliennes rognent les territoires sur lesquels les Palestiniens souhaitent créer leur Etat ou compromettent la continuité territoriale, donc la viabilité d'un tel Etat.

Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, considéré comme plus favorable aux positions israéliennes que son prédécesseur Barack Obama, Israël a procédé à plusieurs annonces de colonisation représentant des milliers de logements nouveaux en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Donald Trump a pris ses distances avec la solution à deux Etats pour régler l'un des plus vieux conflits du globe. Il a ainsi rompu avec un principe directeur de la diplomatie américaine officiellement adopté par les présidents depuis au moins 2001. La solution à deux Etats est aussi la référence d'une grande partie de la communauté internationale, de l'ONU à la Ligue arabe, en passant par l'Union européenne.

Avec AFP