Un projet de loi enflamme Kinshasa
Le 17 janvier 2015, l'Assemblée adopte un projet de loi électorale susceptible d'entraîner un report de la présidentielle et permettre à M. Kabila de rester au-delà de son deuxième et dernier mandat, la Constitution lui interdisant de se représenter.
Les jours suivants des manifestations éclatent à Kinshasa et dans plusieurs autres villes, dégénérant en émeutes et pillages. La répression fait plusieurs dizaines de morts.
Le 25 janvier, le Parlement vote un texte sans la disposition la plus controversée, mais d'après l'opposition d'autres articles pourraient entraîner un "glissement" du calendrier électoral.
En décembre, l'ONU dénonce "des menaces, des arrestations et détentions arbitraires".
Kabila autorisé à rester
Le 11 mai 2016, la Cour constitutionnelle autorise M. Kabila à rester au-delà du terme de son mandat si la présidentielle n'est pas organisée avant le 20 décembre. Une "imposture" selon l'opposition.
Le 10 juin près de Bruxelles, l'opposition s'unit dans une nouvelle structure, "Rassemblement".
Le 31 juillet, l'opposant historique Étienne Tshisekedi, rentré après deux ans en Belgique, exige une présidentielle avant la fin de l'année et le départ de Kabila.
Violences et pillages
Les 19 et 20 septembre, des violences éclatent à Kinshasa entre forces de l'ordre et jeunes, faisant plusieurs dizaines de morts. Des pillages et des incendies criminels visent des bâtiments publics et des permanences de partis de la majorité.
Le "Rassemblement" des partis d'opposition avait appelé à manifester pour signifier à M. Kabila son "préavis", trois mois avant la fin de son mandat.
Accord de sortie de crise
Le 20 décembre, dernier jour du mandat présidentiel, des affrontements entre forces de l'ordre et jeunes opposants provoquent au moins 40 morts selon l'ONU.
Le 31 décembre des négociations sous l'égide des évêques catholiques congolais aboutissent à l'accord dit de la Saint-Sylvestre, autorisant M. Kabila à rester jusqu'à la "fin 2017", en contrepartie de la création d'un Conseil national de transition (CNT) et la nomination d'un Premier ministre issu de la coalition de l'opposition.
Le 1er février 2017, Étienne Tshisekedi décède à Bruxelles.
Le 7 avril 2017, Bruno Tshibala, dissident de l'UDPS (le parti fondé par Tshisekedi), est nommé Premier ministre.
Une élection qui tarde à se concrétiser
En juin, Moïse Katumbi, riche homme d'affaires passé dans l'opposition en 2015, porte plainte auprès de l'ONU contre le gouvernement, l'accusant de vouloir l'empêcher de se présenter.
Les évêques catholiques invitent les Congolais à se mobiliser pour l'application intégrale de l'accord de sortie de crise.
Le 7 juillet, le président de la Commission électorale affirme que l'organisation de l'élection ne sera "pas possible" avant la fin de l'année.
Des manifestations pour tenter d'obtenir le départ du chef de l'Etat sont organisées en juillet et en août.
Fin août les autorités promettent de publier "incessamment" un calendrier électoral "réaliste" après avoir recensé plus de 40 millions d'électeurs (98,9%). Mais l'opération a pris du retard dans les deux provinces du Kasaï, en proie à des violences.
Report de l'élection à 2019
Fin septembre l'ONU demande à la RDC de publier "dès que possible" un calendrier électoral "réaliste".
Le 11 octobre la Commission électorale indique discrètement qu'il n'y aura pas de présidentielle avant 2019, affirmant qu'elle a besoin d'au moins 504 jours après la fin du recensement des électeurs, toujours en cours dans le Kasaï.
Avec AFP